dimanche 16 août 2009

Littérature japonaise : Kirishima - Mémoires d'un lutteur de sumo

J'avais déjà évoqué dans le billet de janvier 2009, lorsque je suis allée assister à un tournoi de sumo puis ai été dîner du Chanko dans le restaurant de Kirishima, que j'ai beaucoup aimé ses mémoires.

Là aussi, c'est très facile à lire, pas très long, très intéressant, on est vraiment dépaysé ! De plus, les règles et les bases historiques du sumo sont expliquées, ce qui en fait un vrai documentaire. Et les notes du traducteurs ne gâchent rien, car elles permettent d'expliquer des points de culture japonaise qui autrement nous échapperaient totalement.
Je me souviens par exemple d'un moment du livre où Kirishima dit que la famille est quelque chose de très important pour lui. Cela nous paraît banal, mais c'est une opinion presque révolutionnaire au Japon ! Le travail est la première famille, surtout dans le milieu du sumo où l'écurie à laquelle appartient le sumotori l'a entraîné, et surtout a tout payé depuis qu'il l'a rejointe (nourri, blanchi), bref a investi sur lui et sans laquelle il n'est rien.

Ce livre retrace les étapes de vie de Kirishima en tant que sumotori. On ne sait rien de sa vie en dehors du sumo, sauf lorsqu'elle interagit avec le sumo. Un des points marquants est que Kirishima a eu beaucoup de mal à gagner du poids : le sumo, c'est quand même un sport : on dépense de l'énergie, donc il faut manger deux fois plus pour grossir ! Et les repas à la table de l'écurie ne suffisaient pas pour cela. Comme il n'avait pas beaucoup d'argent, il ne pouvait pas s'acheter à manger en quantité au dehors, ce qui a changé à partit du moment où il a rencontré sa future femme, qui s'est mise à lui concocter des énormes steacks de boeuf (et autres) !! Là aussi il s'agissait d'un véritable investissement de la part de sa femme : faut voir le prix du boeuf au Japon !!! même à Noël on n'en mange pas...
Il y a multitude d'autres passages marquants : le village natal qui le soutient et lui offre son tablier de champion lorsqu'il atteint ce stade (ces tabliers valent plusieurs millier d'euros...), la mère de sa future femme qui ne croit pas en lui et pense que sa fille a misé sur le mauvais cheval, les différentes techniques et visions du combat, sa philosophie, les entraînements, la pression médiatique, les montées et redescentes dans le tableau de classement, etc.

Vraiment un beau livre, raconté par un homme qui est considéré comme un demi-dieu au Japon (cf. les 5 raisons pour cela dans mon post de janvier 2009).

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