lundi 23 novembre 2009

2009-11-21/22 Hakone

A l'occasion de ce week-end de 3 jours, on en passera 2 à Hakone. Nous y avions déjà été pour y faire de la randonnée et au passage prendre le bateau pirate et manger des oeufs cuits dans l'eau bouillante sortant de la montagne, mais on avait dû fuir le second jour pour cause d'averse monumentale...
Il nous aura fallu plus de 6 mois pour reprendre notre courage à deux mains, mais nous y revoilà donc !

Premier arrêt à Hakone-Yumoto, ville thermale et partie de Hakone la plus proche de Tokyo, pour un pique-nique au bord d'une cascade : Puis après un trajet un peu long de bus, nous voilà au bord du lac de Hakone, le Ashinoko, avec son fameux sanctuaire au Torii rouge dans le lac :
Les bateaux pirate parcourent le lac, et ils apparaissent sur nombre de photos ci-dessous !
Sur les deux photos ci-dessous, on voit normalement le lac, le Torii rouge, et le Mont Fuji ; hélas les nuages se sont mêlés de la partie, donc le Mont Fuji se fait désirer :
Hakone était, à l'époque féodale un poste frontière entre deux régions japonaises, et il reste quelques bouts de l'ancienne autoroute du Tokaido, en photo ci-dessous le tronçon bordé de grands cryptomeria (ou cèdres, je ne sais plus trop) :
Et voici l'ancien poste frontière, très bien conservé (ou rénové), et qui nous a beaucoup plu ! En bois très foncé, il a pas mal d'allure...
La porte ci-dessous était celle côté Edo (ancien nom de Tokyo), tandis que celle opposée (jamais prise en photo pour cause de contre-jour imparable) était la voie vers Kyoto. La partie la plus au fond du bâtiment de droite était une prison :
On voit l'enceinte du poste frontière, toujours côté Edo, et la tour d'observation sur le haut de la colline :
Juste à côté se trouve un parc, ancienne propriété exclusive impériale, qui est réputé pour ses vues sur le lac et le Mont Fuji. Effectivement, l'endroit est propice à la balade et les panoramas valent le coup :
et soudain, accueilli par les "aaah" des promeneurs, se dégage au loin la silhouette du fameux mont :
que l'on voit bien mieux sur les deux photos suivantes, avec en prime les couleurs irisées du soleil couchant :
et LE point de vue le plus connu :
Après un trajet en bus un peu blindé (mais on aura eu la chance, au cours de notre parcours, d'éviter le gros de la foule, et au final on aura été carrément tranquille), on arrive à notre hôtel où, après un très bon repas à la japonaise (avec pour plat principal un shabu-shabu de porc de Hakone) et un onsen pour se délasser, on se couche tôt pour profiter d'une longue nuit.

Au réveil, une épreuve nous attend : le petit-déjeuner à la japonaise...
C'est intéressant à faire une fois ou deux, mais je crois que on a atteint notre quota. Vive les céréales, le pain, la confiture, la brioche et le chocolat chaud !! Mais bon, on aura tout de même réussi à quasiment terminer nos légumes saumurés, nos oeufs de poisson salés, le poisson grillé, le potage de légumes, la salade et le riz. Bon, le natto (le truc le plus difficile à manger au Japon), on n'y a pas touché...

Petite photo de la rivière à côté de l'hôtel, avec les feuillages de l'automne indien :
Une petite rando nous ramène à Hakone-Yumoto, et en chemin on passe devant un temple dans la montagne avec ses typiques statuettes à bavoir rouge :
Avant de rentrer sur Tokyo, on se promène au bord de la rivière de Hakone-Yumoto :
On passe devant la pire horreur, de surcroît très répandue, du Japon : les collines entièrement bétonnées !
Derrière un splendide hôtel japonais une belle cascade attire les touristes. Elle est doublement sacrée (shinto) : une fois en elle-même par la cordelette transversale, et une seconde fois par son rocher sacré :Photo souvenir, sur laquelle le bouc d'Aurélien se voit pleinement !

samedi 21 novembre 2009

2009-11-16/17 Kobe

Il me reste encore quelques jours de congés à prendre avant décembre, et ça tombe bien car je souhaitais visiter Kobe. Me voilà donc dans le shinkansen qui, en 2h45, fait le trajet Tokyo-Kobe.

Dès la sortie de la gare, je sors l'appareil photo pour immortaliser (quelle ambition) cette vue sur la baie de Kobe :
L'un des quartiers les plus connus de Kobe est celui de Kitano, sur les hauteurs de Kobe : c'est là qu'ont habité nombre d'étrangers après l'ouverture du port de Kobe aux étrangers, et il en reste les petites rues à l'européenne (ou en tous cas pas à la japonaise), des maisons occidentales, et une atmosphère différente des autres villes.
Historiquement, Kobe a toujours été un port important, principalement orienté vers le commerce avec la Chine et les autres pays asiatiques pendant des siècles, puis vers le commerce avec l'occident à partir de 1868 (de même que Yokohama). Du coup, Kobe a été une ville à la pointe de la modernité à cette époque là : premiers lampadaires, introduction du cinéma et du jazz, vêtements à l'occidentale qui supplanteront petit à petit les kimonos et yukata, alimentation exotique (exotique signifiant européen bien sûr :) ), meubles étrangers (chaises, tables hautes, toilettes,...), et j'en passe sûrement.
A l'origine, la concession occidentale se situait près du port, mais peu à peu les étrangers allèrent habiter Kitano, sur les contreforts des collines avec de l'air frais et une belle vue sur la baie, où ils se construisirent des demeures similaires à celles de leurs pays d'origine. Il y eut ainsi une centaine de demeure occidentales qui y furent bâties (une vingtaine encore aujourd'hui), tandis que les autres activités restèrent dans la concession originale : magasins, hotels, entrepôts,...

Petites rues de Kitano :
L'ancienne grande rue de Kitano, Tor Road, celle qui menait de Kitano au port, et qui était bordée de magasins d'occidentaux et d'importation (vêtements, meubles, pâtisseries,...) :Certaines des anciennes maisons d'étrangers se visitent (d'ailleurs c'est pas donné, le portefeuille n'a pas apprécié...).
La première sur la rue est la maison américaine :
Puis la maison française, dont voici le bureau, pas chargé du tout... :Juste à côté, la maison anglaise (en jaune-beige, la maison française étant celle au centre) :
avec notamment un bar bien fourni en whisky, et une belle salle à manger :Par contre, j'ai moyennement apprécié la salle Sherlock Holmes... très très kitsch, et que fait-elle ici !

En face, la maison rhénane (allemande ?) :
Très proche, l'ancien consulat panaméen :
Le bureau :Un peu plus haut, les demeures autrichiennes et danoises se côtoient :
Le Starbucks originel (lol) :Autre ancienne demeure, celle-ci est uniquement réservée aux mariages et autres banquets, comme nombre d'autres maisons du quartier ; je ne compte pas le nombre de photos de mariage j'ai pu voir au cours de mes déambulations !Autre symbole de multiculturalisme, la première mosquée que j'aie vue au Japon !
Puis on monte encore un peu, et voici une autre demeure américaine, celle d'un consul général américain :
De l'autre côté de la place, un beau manoir à l'allemande (ayant appartenu à un marchand allemand), l'un des symboles de Kobe, que je crois avoir photographié sous tous les angles disponibles :)
Magnifique intérieur limite art nouveau ; je vous épargne toutes les photos sauf une, celle du bureau avec de belles marqueteries et un siège rococo :
Autre symbole de Kobe : Uroko-no-Ie, petit château :
avec tout de même une touche japonaise :
Le mobilier comporte quelques éléments assez détonnant, notamment un traineau (enfin ! depuis le temps - depuis la petite maison dans la prairie, série lus quand j'avais 10 ans - que je m'imagine à quoi cela ressemble, voici la première fois que j'en vois un réel !) :
Un gramophone, ancêtre de la Hifi :
Vieille machine à écrire et vieux téléphone :
Panoplie loisirs : clubs de golf, vieil appareil photo, skis :
La salle à manger :
La maison style Tudor :
Certaines pièces servent de lieu d'exposition à des statues, donc ne soyez pas étonnés par la déco : ce n'est pas ainsi que c'était meublé !
Les étrangers se réunissaient dans un club, dont voici tout d'abord l'extérieur, avec même sa chapelle privée :
L'entrée, toute de fer forgé :
Le garage :
La cuisine :
Le bar à bière pression ?
Le salon où ça devait fumer, boire et discuter politique, sous l'oeil placide des gardiens chevaliers :
Le bar du salon :
La salle à manger :
Salle de musique avec contrebasse, piano et tableau-souvenirs d'événements sportifs :
Enfin, la chambre, sans doute celle des hôtes de ce club :J'ai terminé mon tour de Kitano avec l'ancien consulat chinois, dont l'extérieur assez moche cache des intérieurs valant la peine d'être vus.
Le salon (officiel, par opposition à celui de l'étage) :
La salle de bain, la plus belle de toutes celles que j'ai pu voir dans toutes ces demeures :
Le salon privé :

Toujours dans la catégorie "quartier étranger", voici l'ancienne résidence du consul américain, en style colonial, qui ne se trouve pas à Kitano mais est dans le quartier qui fut l'ancienne concession étrangère :
Non loin de l'ancienne concession étrangère se trouve le parc de Higashi-Yuenchi, où les étrangers venaient se détendre le week-end (peut-être seulement le dimanche, à l'époque), et introduisirent ainsi le rugby, le foot et le tennis au Japon.
Ce parc est un chuya tristoune, surtout sous la pluie, et fait pâle figure devant le Yoyogi-koen de Tokyo, malgré ses jolies petites cascades très modernes : c'est bien trop bétonné/dallé à mon goût...
On y trouve aussi la commémoration du grand tremblement de terre de 1995 qui coûta la vie à 6000 personnes ; la flamme, allumée le 17 janvier 2000 à 5h46, soit exactement 5 ans après, symbolise la mémoire du tremblement de terre et de la reconstruction de la ville (la reconstruction fit scandale car elle prit 3 ans ; moi je trouve ça plutôt pas mal pour une ville de 1,5 million d'habitants !). On la distingue sur la gauche de la photo (le grand bâtiment en arrière plan est la mairie de Kobe) :
Juste à côté, un monument sous lequel le nom de chaque victime du tremblement de terre est gravé sur des plaques :

Un peu plus à l'ouest de Kobe, en me dirigeant vers le temple principal de la communauté chinoise de Kobe, je tombe sur un temple appelé Modern-dera, i.e. "temple moderne", qui porte bien son nom :
Visiblement, ils ont voulu aller à la fois vers la taille des églises occidentales et vers l'austérité des châteaux défensifs européens... je trouve le résultat assez impressionnant certes, mais un peu morne. Je préfère mille fois le temple mêlant architecture traditionnelle et architecture contemporaine du temple d'Osaka se trouvant près du Zenno-ji !

Voici le Kanteibyo, temple chinois d'Osaka (qui ne se trouve pas dans le quartier chinois), et revoir un temple chinois après tous les temples bouddhiques japonais que j'ai vus depuis près de deux ans m'a fait une bonne piqûre de rappel des différences entre eux, et notamment le mariage du rouge, du jaune, du bleu et du vert (alors que les temples bouddhiques japonais utilisent quasi uniquement le rouge) :

Entre ce temple chinois et le quartier de Kitano se trouve le jardin japonais du Soraku-En, premier jardin japonais de Kobe. Il était autrefois le jardin de la résidence d'un riche japonais, résidence détruite lors de la seconde guerre mondiale dont il ne reste que les portes et les murs entourant le jardin, et l'étable, de style européen (le fait qu'elle soit construite en briques explique sans doute pourquoi elle a résisté aux feux causés par les bombardements) :
En forme de L, la partie de droite est l'étable proprement dite, tandis que la partie de gauche est un garage au rez-de-chaussée, et à l'étage comporte les chambres des employés à l'étable. Il faut noter qu'à l'époque, la coupole et les fenêtres du toit étaient des aspects très nouveaux au Japon.
La voiture dans le garage :
A côté de l'étable se trouve aujourd'hui la résidence d'un ancien marchand anglais-indien, de style colonial et très représentative des résidences que l'on voyait dans le quartier de Kitano, où d'ailleurs elle se trouvait avant d'être déplacée ici (pour quelle raison ? mystère...) :
Revenons au jardin japonais proprement dit, et sa magnifique porte principale :
Exposition de chrysanthèmes, caractéristique des jardins japonais à l'automne :
Grand camphre et lanterne non moins grande :
Le jardin japonais est typique : étang central, petits sentiers, ponts en pierre, cascades, pins, pavillon de thé, lanterne, ...
J'ai eu la chance de visiter ce jardin lors de la période "mommiji" de l'année (feuilles rouges), donc voici une pléthore de photos de la partie principale !
Le pavillon de thé :
Ce bâtiment très ouvragé (déjà visible sur des photos précédentes), datant de la fin du 17ième siècle, est une partie d'un "bateau-habitation", autrefois utilisé pour des croisières loisirs par un seigneur féodal de Himeji ; a priori, c'est le seul exemple parvenu jusqu'à nous de ces "bateau-habitation" ("houseboat" en anglais) :Kobe est sise entre la mer intérieure et des grandes collines - petite montagne (où paissent les fameux boeufs de Kobe).
On y trouve une énorme cascade, Nunobiki-no-saki, en fait un ruisseau de montagne qui dévale les 400-600 mètres de dénivelé en suite de cascades impressionnantes. Elle est très accessible à pied de la gare de Shinkansen, donc je me suis fait un plaisir d'y aller, et je n'ai pas été déçue !
La plus belle que j'aie vue à ce jour !

En continuant plus haut, en téléphérique pour les paresseux ou pour ceux qui n'ont pas de plan des chemins de randonnée (j'ai trouvé Lonely Planet trop light sur Kobe), on arrive à un point de vue sur la baie d'Osaka :
sur le sud de Kobe :
et surtout sur Kobe (l'île que l'on voit est bien évidemment artificielle, et à son extrémité se trouve l'aéroport de Kobe) :
Place maintenant à Kobe by night !

La galerie commerciale principale, qui s'étend sur des centaines de mètres :

Le quartier chinois, Nankin-machi, assez petit : une rue principale et quelques rues perpendiculaires :

Kobe vue d'en haut de la mairie :

Kobe Harborland, quartier de loisirs avec jeux d'arcades, pachinko, centres commerciaux, restaurants, cinémas, karaoke, etc (équivalent de Odaiba à Tokyo) :
J'ai souri en voyant le nom d'un des centres commercial principal de Kobe Harborland : Mosaic, car on est en plein Flash Forward...
Autre centre commercial principal : Hankyu (rappelez-vous l'énorme d'Osaka), où l'on peut voir, sur la droite à l'avant dernier étage, les efforts des clients du centre sportif qui courent sur des tapis roulant :
On n'est pas encore en décembre, mais le père noël fait déjà son apparition :
Petite rue de restaurants donnant sur un canal, à l'européenne :
J'aime bien au Japon le fait qu'ils ne s'embarrassent pas des contraintes naturelles : une rivière passe justement là où l'on veut construire le quartier de pointe en matière de divertissements ? Qu'à cela ne tienne : la rivière passera dans le centre commercial !

La dernière partie de Kobe que j'ai arpentée est le Meriken Park, qui s'avance sur la baie, en face du Kobe Harbor Land, et qui comporte des musées, une commémoration du tremblement de terre de Kobe en grandes photos, une réplique du Santa Maria de Christophe Colomb :
On y trouve aussi L'Oriental Hotel, institution de Kobe présente dans beaucoup de romans japonais dont l'action se passe dans cette ville, hélas détruit et non reconstruit à l'identique :
Vue sur Kobe du Meriken :
S'y trouvent également deux des symboles de Kobe : la tour de Kobe en rouge vif :
et le musée maritime dont l'architecture contraste joliment avec celle de la tour de Kobe et rend vraiment bien de nuit :
Kobe est connue pour plusieurs spécialités : le sake (30% du sake japonais est produit à Kobe !), les perles (80% !), et bien sûr le boeuf.

J'ai d'ailleurs testé le boeuf de Kobe, à midi pour limiter le coût : pour 3400 yens (25 euros), j'ai eu du riz, de la soupe, ainsi que des légumes (tofu, pomme de terre, poivron, soja, aubergine) et une pièce de 130g de boeuf cuits façon teppanyaki (sur une plaque chauffante).
La photo ne rend pas très bien, mais on y voit le bol de riz, le bol de soupe, les coupelles de différentes sauces pour y assaisonner les légumes, et l'assiette principale où le cuistot dépose les légumes et le boeuf une fois cuits sur la plaque, et où se trouvent le sel, le poivre, la moutarde et les lamelles d'ail (chaque lamelle ayant été cuite séparément !) pour assaisonner les morceaux de boeuf.Je précise que ce que vous voyez sur l'assiette correspond à à peu près un tiers du repas, car le boeuf et les légumes sont cuits au fur et à mesure et non tout d'un coup.
Bilan : c'est très bon ! Mais je ne pense pas mettre le prix pour un repas le soir (lorsqu'il n'y a pas de menu de midi, toujours très avantageux au Japon), ni surtout pour la meilleure partie du meilleur boeuf de Kobe : 100 euros les 130 grammes dans ce resto...

Malgré le temps, gris le premier jour et pluvieux le second, j'ai apprécié la visite de Kobe, et notamment :
- la cascade de Nunobiki
- le jardin japonais Soraku-En, en plein florilège de couleurs d'automne
- Kobe by night
- le quartier de Kitano
- la vue sur Kobe du haut des collines
En plus, tout se fait aisément à pied !