dimanche 16 août 2009

Littérature japonaise : Kawabata Yasunari

Ce week-end (15-16 Août) fut dédié à la littérature. Non pas que l'on se soit enfin décidé à écrire quoi que ce soit, ou à participer à quelque salon : notre stock de livres restant à lire s'était considérablement amoindri et ne nous laissait que des livres de haut niveau (The essential of Einstein de Stephen Hawking, The wealth of nations de Adam Smith), que je lirai vraisemblablement en janvier, après avoir pris de bonnes résolutions :).
Donc on est retourné au Kinokuniya de Shinjuku pour se réachalander. Et ce fut une véritable razzia, terminée à la caisse, où on nous a donné un prospectus d'une MEGA SALE (énorme solde) organisée par le magasin. Comme des gens vifs d'esprit, on n'a consulté cette information pourtant de haute importance qu'une fois revenus à l'appart... pour constater que la dite MEGA SALE ne dure que jusqu'au lendemain, et se trouve à 50 mètres de la caisse où nous reçûmes l'information... Qu'à cela ne tienne, le dimanche, nous y sommes retournés !! Et j'ai redévalisé !

Donc voilà, on est de nouveau parés pour quelques temps, surtout si Aurélien continue ses virées dominicales à Book-off, librairie de livres d'occasion, et continue de truster tous les Michael Crichton, passion initiée par un livre offert par son frère : Next.

Cette virée fut l'occasion de me dire que je pourrais dire quelques mots sur les livres japonais que je recommande sur mon blog, donc aussi dit, aussitôt commencé :)

Après cette brillante mise en contexte, voici le premier des auteurs dont je voudrais brièvement parler : Yasunari Kawabata. En résumé, il a vécu de 1899 à 1972 et a eu le prix Nobel de littérature en 1968.
Wikipédia dit :
"Kawabata Yasunari est unanimement considéré comme un écrivain majeur du XXe siècle. Homme complexe et secret, moderniste ancré dans ses traditions culturelles et fin connaisseur de la littérature occidentale, il nous laisse une œuvre d'une beauté intemporelle qui relie l'Orient à l'Occident dans un style d'écriture très personnel.
Tout au long de son parcours littéraire obsédé par la quête du beau, la solitude et la mort, Yasunari s'est attaché à peindre avec sensibilité et pudeur le tragique des sentiments humains.
La grande diversité des thèmes abordés reflète une œuvre aussi variée que cohérente. Certains écrits d'une forme particulièrement brève et d'un dépouillement stylistique extrême donnent à ces récits une puissance évocatrice et suggestive stupéfiante.
Ce sont sans doute ces récits qui expriment de la manière la plus superbe et la plus évidente la quintessence même de l'œuvre de Kawabata."

De Yasunari Kawabata j'ai lu "La danseuse d'Izu", "Kyoto" et "Pays de neige", trois romans assez courts, mais néanmoins plus longs qu'une nouvelle. "Kyoto" et "Pays de neige" ont été cités avec un autre roman lors de la remise du prix Nobel.
Mon bilan est mitigé, et je trouve son prix Nobel assez étonnant, mais ce n'est que mon point de vue de néophyte éclairée (j'espère ne pas me surestimer en disant cela !). Plus précisément, je trouve que c'est un bon écrivain, mais pas de là à être prix Nobel...

En effet, l'atmosphère de ses romans est épurée, éthérée, ses personnages ressortent, mais de là à y apposer les commentaires dithyrambiques ci-dessus, il y a un pas que je ne franchirai point...Les livres se lisent bien, mais me laissent un certain goût d'inachevé, de non totalement abouti, et surtout l'impression qu'un autre auteur, sur le même sujet, aurait pu faire quelque chose de plus complet.

C'est vrai que ses touches successives finissent par brosser un tableau à l'impressionniste d'une situation, d'une partie de la société japonaise, d'un individu. C'est bien raconté, le roman intéresse, mais en lisant Kawabata, je n'entre pas totalement dans l'histoire, je ne suis pas à fond dans le monde décrit : je reste moi, consciente en tant que lectrice d'être dans mon canapé ou mon lit et d'être en train de lire une fiction.

J'ai tout de même mis "Pays de neige" sur ma liste, car c'est celui que j'ai préféré sur les trois lus : je garde en mémoire l'atmosphère de ce petit village de montagne, de la mi-geisha mi-prostituée à la personnalité particulière, de ce tokyoïte qui vient en vacances s'y ressourcer et essayer d'y trouver d'impossibles réponses à des questions implicitement formulées, mais jamais vraiment explicitées (ce qui est courant dans la littérature japonaise, et peut-être plus globalement dans la société japonaise, où il me semble qu'il y a plus de non-dit, d'implicite et de sous-entendu que dans nos sociétés occidentales).
En fait, j'ai plus apprécié ce roman pour l'aspect culturel (façon de vivre, coutumes) et le rendu du village que pour la psychologie des personnages et les situations.


Je vous conseille donc d'essayer plutôt d'autres auteurs !
Je préfère par exemple le style de "Quatre soeurs" de Tanizaki (dont je parlerai dans un post futur), livre que j'ai adoré et grâce auquel j'ai vraiment été transportée dans un autre monde, un autre milieu, d'autres mentalités et à une autre époque.

1 commentaire:

Jim a dit…

Kawabata, j'avais eu un peu de mal aussi. J'en ai lu que deux, Pays de neig et Le maître de go. Au final j'en garde un bon souvenir, mais aussi l'impression d'être passé à coté des deux tiers du livre. Je m'arrête ici, sinon ça va tourner au contre-post!

Après pour l'histoire des non-dits et de l'implicite, difficile de savoir s'il y en a vraiment plus au Japon que chez nous, ou alors si nous ne remarquons pas les notres^^