samedi 24 janvier 2009

2009-01-17 Sumo à Ryogoku

Allez, aujourd'hui c'est parti pour Ryogoku, le quartier Sumo de Tokyo. Mais cette fois, c'est pour du vrai: avec l'AFJ (association des Français au Japon), j'ai l'occasion de participer à une journée Sumo: d'abord explications sur ce sport-art-rituel, visite du petit musée du Sumo, puis billets pour le tournoi, enfin repas à la Sumo dans un resto tenu par l'un ancien Sumo hyper connu et adoré au Japon.
Photo de l'extérieur du stade de Sumo:
A l'entrée, on a l'occasion d'apercevoir l'arbitre de sumo le plus connu du Japon: ancien sumo, il lui manquait quelques centimètres pour avoir la taille minimale, donc comme tant d'autres il s'est fait insérer une poche de sylicone lui permettant d'être sumo. Hélas, avant de se l'être fait enlever (on ne se fait mesurer qu'une fois, donc les sumos ayant recouru à ce stratagème se font enlever la poche ensuite), lors d'un combat il tomba sur la tête, et depuis on ne peut plus la lui enlever. Donc, on la voit encore très nettement: de derrière:De devant:Vue du stade, avec l'arène de combat, surmontée d'un toit façon temple Shinto rappelant l'origine religieuse et extérieure de ce sport. Les deux sumos qui vont combattre sont en train de monter sur l'arène, l'arbitre principal est en vert au centre:Après les rites, place à l'affrontement:Fin du combat: l'un des sumotoris est tombé au dehors du cercle et même en bas de l'estrade:
A cette heure, le stage n'est pas encore plein. Ce sera le cas sur les dernières photos, lors des combats des Champions.

Les sumotoris sont classés en fonction de leurs victoires et défaites passées. D'abord, il y a les non-professionnels, c'est-à-dire qu'ils ne gagnent pas leur vie (mais le voudraient bien). Ensuite, ceux qui ont gagné suffisamment de victoire en non-pro accèdent à la catégorie 'pro', c'est-à-dire payés ; les salaires sont fixes et fonction du rang. En plus des salaires, à chaque tournoi il y a trois prix: du meilleur technicien, du plus combattant, et de celui qui a gagné contre le plus de 'grands champions' (catégorie la plus supérieure du tableau de classement). Il y a 6 tournois obligatoires (sauf dispense médicale pour blessure lors d'un combat précédent) par an, tous les deux mois. Chacun dure 15 jours, et chaque sumotori combat un adversaire chaque jour (sauf les non-pros qui combattent un jour sur deux seulement, soit 7 combats).
Voici l'arrivée des Juryo, catégorie des quasi-champions; ils arrivent par un côté, avec leur grands tabliers brodés à la main:chacun est nommé, et monte alors sur l'estrade:
Jusqu'à ce que le cercle soit complet. Alors, un petit rituel a lieu:
Puis ils redescendent, repartent, et l'autre moitié des Juryos arrive par l'autre côté et procède aux mêmes étapes:Ensuite, le cercle de combat est humidifié et parfaitement balayé et réarrangé (bien sûr, les femmes étant impures, elles n'ont pas accès à l'estrade sacrée, donc ce sont des hommes qui font le ménage ;)):Les combats des Juryos commencent. A une occasion, les arbitres ont dû se réunir pour décider ensemble quel sumo était tombé en premier. Réunion, avec l'arbitre principal et les quatre arbitres qui chacun se trouvent sur un côté de l'estrade:
Après les combats des Juryos, voici la catégorie des champions, qui procède au même rituel que les Juryos:Dans la catégorie 'champion', il y a plusieurs sous-catégorie, et notamment les 'grands champions'. Enfin, il y a la catégorie des Yokozuna: champion suprême. Cette catégorie est spéciale car au contraire de toutes les autres accessibles en gagnant suffisamment de combats, celle-ci est permanente (on n'en redescend jamais), et il faut que en plus d'avoir été extrêment bon à plusieurs tournois successifs, le style soit bon, le moral combattant mais respectueux, etc. C'est un juri spécial qui décide - élit les Yokozunas.
Etant des dieux vivants, ils ont droit à leur rituel personnel. En ce moment, il y a deux Yokozunas, et ô déshonneur pour le Japon, tous deux sont Mongols...
Photos du rituel du premier Yokozuna (au centre de ses deux aides):Puis de l'autre:Photos de combats de Champions:En plus du salaire, et des prix de technicité, de combativité et de victoire sur des grands champions, les sponsors peuvent choisir de subventionner tel ou tel combat. Le nombre de fanions ayant fait le tour de l'estrade pendant le début des rituels indique le nombre de billets de 100000 yens que le vainqueur de ce combat vaincra. Le vainqueur en gardera une partie pour lui, et en reversera une autre à l'équipe à laquelle il appartient (qui lui paie les entraînements, la nourriture et le logement) et à l'association japonaise des sumos (qui dirige absolument tout: les salaires, le nombre de sumotoris étrangers, les droits de retransmission, les prix des billets du stade - qui lui appartient - qui a crée une nouvelle équipe, etc.)
Après de magnifiques combats, dans un stade plein, direction le restaurant tenu par Kirishima, ancien 'grand champion' (mais jamais champion suprême), adoré au Japon car 1- il est beau 2- il avait une excellente technique 3- il était plutôt petit et musclé que grand et gras 4- il a retrouvé un poids et une allure magnifiques 5- il accordait beaucoup d'importance à sa famille, ce qui est signe de modernité. J'étais ravie que l'on y aille, car j'ai lu la biographie de Kirishima, très édifiante.
Ce restaurant sert du Chanko, le plat mangé tous les jours par les sumotoris. Ce fut absolument excellent, très fin. Ce resto a beaucoup de succès : 8 étages, 40 couverts par étage, et c'est plein ! Il y a d'ailleurs un deuxième resto, plus petit. Au cours du repas, nous avons eu la visite de Kirishima lui-même: