vendredi 31 juillet 2009

2009-07 Elucubrations

Dans ce post, quelques remarques anodines et ne portant pas à conséquence sur la vie quotidienne au Japon.

D'abord, au cas où vous ne l'auriez pas deviné, il n'est pas conseillé de porter ses baskets comme des tongs :
Eh oui, cela abîme la dite-chaussure, prunelle de vos yeux, et le vendeur ne voudrait pas que ce fait vous échappe...
Bon, peut-être aussi qu'il est mentionné à côté de l'image (mais je ne saurais l'affirmer avec certitude, et pour tout dire j'en doute fortement) que les porter ainsi nuit à la santé du pied. Quoique vu la façon dont les japonaises marchent avec leurs talons, j'aurais tendance à les inciter à porter leurs baskets en tongs si ça peut leur éviter de se détruire les pieds et les genoux avec leurs chaussures actuelles !

Continuons dans la partie shopping avec le sac plastique fourni pour trimballer ses achats : ils le ferment systématiquement avec un pauvre petit bout de scotch ; je n'ai pas trop compris l'intérêt, surtout que lorsqu'il pleut, ils emballent les achats à l'intérieur d'un sac spécial hermétique avant de continuer l'opération sac plastique et bout de scotch...Deux précisions :
- non, au supermarché ils ne font pas pareil
- eh oui, j'ai cassé la tirelire et ai été faire du shopping ! mais avec raison : c'étaient les deux derniers jours des soldes, et les rabais étaient dignes de ce nom (sauf pour les maillots de bain qui restent au prix mirobolant de 100 euros les moins chers...)


Deuxième thème : les snaks japonais ; ici représentés les bouts de viande séchée (à gauche) et de saumon séché (à droite) :
Disons que c'est l'équivalent nippon du saucisson, mais honnêtement, et sans être chauvine, le saucisson est incommensurablement meilleur (même le premier prix à Leader Price !). En tous cas, ils sont fans, car lorsque un collègue japonais nous a offert ces mets, mon collègue français et moi étions dubitatifs, mais une collègue japonaise s'est écriée, enjouée : "yeah, I love it !".

Toujours dans la section "nourriture", évoquons la dernière mode : les sushis sphériques !! C'est pas mal réussi, et c'est plus facile à enfourner d'un coup !

Enfin, concluons dans la catégorie cosmétique par une remarque triviale. Voici tout d'abord la photo d'un gel douche et d'un shampoing :
Comme votre sagacité l'aura sans doute remarqué, le gel douche est à gauche et le shampoing à droite. En fait, la première fois où j'ai acheté ces deux articles, j'ai passé pas mal de temps à être sûre que j'achetais bien un shampoing et un gel douche car :
- pas de soucis côté shampoing, le terme est en général écrit en anglais sur les bouteilles
- pb côté gel douche, car en général tout est écrit en japonais ! Il m'avait fallu donc une demi-heure (j'étais encore novice en japonais) pour déchiffrer les mots salvateurs.
Pourquoi les shampoings sont-ils plus internationaux que les gel douche ? Mystère...

Ensuite,
- la première fois où j'ai acheté ces articles, j'ai été estomaquée par le prix : à Don Quichotte (référence en matière de choix de prix), ils ont coûté chacun environ 1000 yens (environ 7,5 euros), et c'étaient quasiment les moins chers...
- mais cela fait plus d'un an que je les achetés, et ils viennent seulement d'être achevés ! Certes ils n'étaient pas nos pourvoyeurs quotidiens exclusifs, mais si on n'avait utilisé qu'eux, une approximation est que, à deux utilisateurs et à raison de une à deux douches par jour chacun, ils auraient tout de même tenu environ 5 mois !!
- donc finalement le prix n'est pas si élevé, mais il faut être sûr de son choix à chaque fois que l'on renouvelle ses produits, car cela détermine la toile de fond de notre parfum pour une période assez longue !

Voilà pour les bagatelles du jour :)

2009-07-30 Kairaku-en

Aujourd'hui jeudi, j'ai pris une journée de congé et mon courage à deux mains pour subir 2h30 de transport (soit 5 dans la journée !) puis découvrir l'un des trois plus beaux jardins du Japon : le Kairaku-en à Mito. Je précise que pour une fois ce classement ne provient pas mon éternel guide le Lonely Planet, mais directement du gouvernement japonais ! En effet, il est officiel que les trois plus beaux jardins japonais sont le Kairaku-en à Mito, le Koraku-en à Okayama et le Kenroku-en à Kanazawa, que les trois plus beaux paysages sont à Matsushima (baie aux îles aux pins), à Miyajima (temple sur pilotis et torii dans la mer intérieure du Japon) et Amanohashidate (dunes de sable). Les objets d'art japonais sont, eux, classés en "trésor national", "bien culturel important", etc, et j'imagine qu'il doit y avoir des classements pour plein d'autres catégories.

Direction donc l'un des trois plus beaux jardins du Japon, celui le plus proche de Tokyo. Son nom (Kairaku-en) signifie "jardin à partager entre amis" (c'est concis, le japonais, n'est-ce pas?).
Après le train, je débarque à Mito où, pour une fois le Lonely Planet a failli dans ses indications en confondant les gares, les bus et les trajets à pieds ! Qu'à cela ne tienne, un employé de gare me remet sur le droit chemin en moins de 2 (à ceci près que j'ai toujours pas compris pourquoi il m'a mentionné une "gare temporaire"), et j'aborde le chemin qui mène de la gare au jardin en toute sérénité, sérénité favorisée par la vue tout au long de la balade : Comme le jardin Kairaku-en se trouve à l'autre extrémité du lac, je parcours toute la longueur du chemin entre le lac, Senba-ko, et la rivière, Sakura-gawa - quelle originalité dans le nom !- (qui soit dit en passant devient un énorme fleuve quelques kilomètres après). Ce chemin est très agréable et visiblement apprécié par les nombreux coureurs et "marcheurs-vite" qui l'arpentent, aidés par les bornes "centaine-de-métriques" disposées tous les 500 mètres:
Vue à nouveau sur le lac :
Après une bonne demi-heure sous un soleil ardent, j'arrive au parc, et là bonheur : je suis quasiment seule !! Dans toute la demi-journée je ne croiserai pas plus de 10 personnes dont une famille de 4.

Et c'est parti pour les photos (je vous épargne les 80, quoiqu'elles soient toutes à peu près réussies grâce au beau temps permanent!) :
Un commentaire s'impose : ce point de vue sur la campagne est ombragé par un pin (symbole royal au Japon), et la pierre est en réalité un plateau de jeu d'échecs japonais. Pas mal comme coin pour jouer aux échecs !
Vu que le soleil s'acharne à taper, direction les arbres pour un peu de répit :
Le Kobun-tei, ancienne résidence du seigneur du coin (très haut gradé car appartenant à la famille qui a régné entre 1600 et 1868) :
Sur cette pierre est gravé un Haiku, les fameux poèmes japonais en 17 vers, évoquant nécessairement un élément de la nature, et étant divisé en deux sous-partie : le contexte et la sensation/événement. Le plus illustre auteur est Basho, illustre parmi les illustres au Japon. Sur la pierre ci-dessous est écrit un Haiku ayant pour thème le Kairaku-en :
Une cascade :
On arrive dans une partie vraiment très réussie de ce jardin, je vous laisse admirer :
Puis on passe à l'étang de nénuphars, et pour la première fois je les vois en fleurs !
(en avant plan ce sont des hortensias, encore en fleurs fin juillet !)
L'ancien moulin, avec son toit typique :
Je repasse dans la partie "forêt" pour rejoindre l'autre côté du Kairaku-en :
Les bambous, toujours par groupe et jamais isolés. D'ailleurs, est-ce une constante: les bambous ont-ils l'instinct hautement grégaire, ou juste une coïncidence (bien qu'à chaque fois que j'en vois ils soient en bosquet) ?L'une des portes du jardin :
Et là, c'est très impressionnant, c'est la partie "pruniers", et il y en a par milliers !! (littéralement : la carte du parc mentionne 3000 arbres plantés) J'ai vraiment l'impression d'un labyrinthe de pruniers...
Ce qui explique que les échoppes devant l'entrée du parc vendent plein d'articles "à la prune": gâteaux et biscuits fourrés ou goût prune, thé à la prune, alcool à la prune, café goût prune, glace à la prune, etc. Vu que le soleil persiste à être brûlant et pour tester la spécialité du coin, je me désaltère d'une glace à la prune. Je précise que, au Japon, une glace couleur rose n'est que rarement une glace à la fraise (contrairement à nos attentes d'occidentaux). En général ce sera une glace à la patate douce, et parfois une glace Sakura (cerisier du Japon, tendant plutôt vers le goût fleur/rose que vers le goût cerise ou amarena de nos vendeurs de glace). De même, une glace de couleur verte ne sera jamais (et je l'ai appris à mes dépends) à la pistache, mais bel et bien au thé vert. De façon analogue, une glace couleur verte et rose sera thé vert / patate douce et non pistache / fraise !

Retour au parc pour la poursuite de la visite, et comme je me suis tartinée de crème solaire, je sue la crème solaire...sérieusement, je crois que je n'ai jamais autant transpiré, sans faire de sport, que ce jour-là.
Vue sur le lac :
Place devant l'entrée du pavillon d'habitation :Entrée de la résidence :
Allée menant de l'entrée aux habitations :
Jardin intérieur et pavillon toutes baies ouvertes :
Intérieur de la demeure, avec cette fameuse modularité des habitations japonaises où, en ouvrant tous les panneaux coulissants on arrive à créer des espaces énormes :
Panoramas sur la campagne environnante dont on profite de l'étage :
Et sur le jardin et le lac :
Dernière étape : la forêt de cèdres majestueux (autre arbre noble au Japon) :
Annexe : sous ce soleil de plomb (il est difficile de marteler assez ce point), la promenade a été rendue très agréable par les fontaines d'eau potable disposées très régulièrement dans le Kairaku-en, et j'ai régulièrement profité de leurs services. De plus, le robinet n'étant pas de la même technologie qu'en France, en l'utilisant je me suis plusieurs fois aspergé involontairement le visage, ce qui n'était nullement malvenu par - l'ai-je évoqué ?- la torride chaleur du jour.
La visite se termine par le joli chemin entre le lac et la rivière, dans l'autre sens cette fois-ci, avec le parapluie en guise d'ombrelle, et tant pis pour le look, la chaleur est trop intense !
La photo ci-dessous permet d'évoquer deux caractéristiques du Japon :
1- le temps change très vite ; en effet, cette photo a été prise une demi-heure après la précédente, et le ciel a tourné au gris sombre. Il pleut beaucoup au Japon, mais comme c'est toujours alterné avec de belles journées, cela fait que l'on a moins sensation qu'il pleut.
2- quand on sort d'une gare au Japon, toujours se retourner avant de partir droit devant vers la ville ou le bus, histoire de voir à quoi ressemble l'endroit. Sinon, on risque de ne pas retrouver l'entrée de la gare !
J'ai beaucoup apprécié le Kairaku-en, surtout dans la quiétude de ce jeudi après-midi d'été où j'avais le jardin quasiment pour moi toute seule (les sites touristiques au Japon sont toujours assez bondés, donc c'est agréable et inattendu quand ce n'est pas le cas !). Par contre, à éviter a priori en février et mars, lors de la floraison des pruniers, car la foule s'y presse, à tel point qu'ils affrètent des trains spéciaux de Tokyo pour amener les visiteurs au pied du jardin et leur éviter ainsi la bonne demi-heure de marche le long du lac, pourtant agréable.

mercredi 22 juillet 2009

2009-07-20 Jogazaki

Avant de rentrer à Tokyo, on décide de s'arrêter à Jogazaki, connue pour ses falaises et son pont suspendu.
Tout d'abord, quelques photos de la côte de la péninsule d'Izu, prises du train entre Shimoda et Jogazaki, train dont les sièges étaient face à la fenêtre pour permettre aux touristes d'en profiter un max !Une fois descendus à Jogazaki, la pointe se trouvant à 1,5km, on a décidé d'y aller à pieds. La petite route nous faisait passer au travers un lotissement de maisons très impressionnantes, rappelant quelque peu le quartier du golf à La Wantzenau. Sans doute les familles fortunées de Tokyo ont-elles ici leur résidence secondaire ?

Après ces moments architecturaux, nous voilà à la pointe, et on ne regrette vraiment pas le détour !!
Photos :
Le fameux pont suspendu, long de 48 mètres, sur lequel à ce qu'il paraît (toujours dixit Lonely Planet), les réalisateurs japonais aiment tourner des scènes de suicide, les vagues arrivant sur des rochers 23 mètres plus bas...
les vagues 23 mètres plus bas :Vues tout au long de notre promenade :
C'était vraiment magnifique ; on y serait bien restés la journée ! Sans doute l'un des plus beaux paysages que l'on ait vu au Japon...
... ce qui rend bien insignifiant le fait que l'on ait dû attendre le train 1 heure avant de pouvoir rentrer sur Tokyo. Nous qui sommes habitués à ne jamais attendre plus de 5 minutes le train ou le métro :), ce week-end a été un vrai retour à la campagne (d'autant plus que la veille, pour rentrer d'Ohama à Shimoda, on a attendu le bus 30 minutes), mais heureusement avec tous les bienfaits : calme, repos, paysages, plages, absence de foule...