jeudi 25 juin 2009

2009-06-20 Izu : Shuzenji-Onsen

Quelques nouvelles de nos plants : admirez d'abord le basilique, dans les deux pots de droite :et nos tomates maintenant :
avec...une tomate verte qui a poussé ! (il y en a même trois, mais les deux autres sont plus petites)
A la date où j'écris ce post, on a plein de petites tomates, mais visiblement les plants ont trop chaud ou trop humide (on est dans la saison des pluies depuis deux bonnes semaines maintenant), ou ont besoin d'un tuteur, car ils ont l'air moins vaillants. On espère quand même pouvoir manger une de nos tomates quand elles seront rouges !!

Après cet interlude, place aux photos de notre week-end à Izu. Izu est une péninsule à un peu plus de 100km au sud de Tokyo. Pour vous repérer par rapport à nos autres week-ends, de Tokyo on est deux fois plus loin que Hakone. Cette péninsule est connue pour deux choses : ses onsen (sources thermales) - mais ça ce n'est pas hyper original au Japon où une province sur deux est connue pour ses onsen -, et pour la beauté de ses côtes -falaises et plages-, d'où l'on peut, par temps clair, apercevoir le Mont Fuji.

Ah, le Mont Fuji : dans un rayon de 200 km autour, vous trouvez dans n'importe quelle ville un hôtel qui s'appellera "hôtel Vue du Mont Fuji", même si on ne l'aperçoit qu'un jour dans l'année en se contorsionnant bien à droite sur le balcon :-). Il faut dire que ce mont est mythique au Japon, car dans la religion Shinto, c'est la plus sacrée des montagnes sacrées du Japon - me semble-t-il. Et si ce n'est pas le cas à l'origine, en tous cas ça l'est devenu. Qui, même en France, n'a vu d'estampes japonaises représentant une vue du Mont Fuji ? Et il faut dire qu'il est mythique pour moi aussi, de par toutes les lectures que j'ai pu faire où il est considéré comme tel. Aurélien pourra vous le confirmer : dès que je vois le Mont Fuji d'un train ou d'un bus, je le réveille ou le perturbe dans ses lectures ou interromps notre discussion pour le lui montrer avec enthousiasme :-).

Direction Izu donc. Au programme : première journée à Shuzenji-Onsen, petite ville au centre de la péninsule, qualifiée (par le Lonely Planet) de "plus charmant village thermal de la péninsule", puis nuit dans un ryokan au centre de Shuzenji-Onsen, et deuxième journée à la plage si possible.
Après une heure de Shikansen, puis une demi-heure de petit train (pas touristique, mais train à l'ancienne : portes s'ouvrant avec des pistons, tickets non électroniques, vitesse d'escargot, etc), nous voilà à Shuzen-ji, l'estomac criant famine. On essaie le seul resto près de la gare : un resto à sushi, assez cher mais disposant à première vue d'un monopole. On s'y sustente d'un assortiment de sushis, y compris les 'bizarre' que l'on ne commande jamais à Tsukiji, petit rappel du fait qu'il existe des sushis à d'autres poissons que le thon, le saumon, l'anguille, et le macro !

Puis dix minutes de bus nous amènent à Shuzenji-Onsen. Et là, on est totalement séduit : bien que faisant partie d'une ville, le centre, excentré, est niché entre des collines, les bâtiments sont plutôt à l'ancienne et bas, une jolie rivière agrémentée de mini-cascades serpente, et les collines très proches nous invitent à les découvrir.
Photo au bord de la rivière ; le bâtiment en bois sombre au fond est le ryokan où l'on passera la nuit, et les grandes baies vitrées donnant sur la rivière sont les fenêtres du onsen du ryokan : joli cadre !!
On parcourt les petites rues, et on arrive rapidement au temple qui donne son nom à la ville : Shuzen-ji. Le beffroi (ou tour de la cloche) est impressionnant :
Le dragon-source de l'eau pour se purifier est également très ouvragé :On rencontrera des forêts de bambous à maintes reprises lors de nos déambulations. Ici, la première, dans l'enceinte du temple :
Le bâtiment principal du temple, adossé à la colline :
Ce temple a vu passer devant lui des personnages historiques ; notamment, un Minamoto (ou Genji, je ne sais pas pourquoi ils ont deux noms) y a été exilé des années, avant de s'y faire assassiner pendant qu'il se prélassait dans un onsen. Dans tout le village, et les collines alentours, on a rencontré très régulièrement des tombes de personnages historiques assassinés. Minamoto est le nom d'une des familles ayant fait l'histoire du Japon (cf. le Dit du Genji, premier roman au monde).

Puis on poursuit notre balade dans ce village ; c'est vraiment très vert, bien aménagé façon nature, très calme, les bâtiments sont harmonieux. Photos de la balade :
A gauche, vous pouvez voir l'un des ryokans les plus luxueux du pays (dixit Lonely Planet) :
Tous les ponts du centre sont rouges, et lorsqu'ils surplombent une rivière bordée par des forêts, l'effet est réussi :
Autre forêt de bambous, au bord de la rivière (vous pouvez distinguer, à l'arrière-plan, le rouge du pont suivant) :
Puis on s'échappe vers les collines qui nous tendent les bras, et là c'est la pleine nature :
Au sommet de la colline, 3000 pruniers ont été plantés :
Du même sommet, par temps clair, on a vue sur le Mont Fuji (toujours lui !) ; ce jour-là, on peut l'imaginer, mais pas le voir :
Une belle prune du verger des 3000 arbres :
La preuve qu'il s'agit bien de pruniers : sur l'écriteau est inscrit : "bois à prunes de l'ouest" (il y a un second verger à l'est) :
Le "bois à prunes de l'est" :
Je ne sais si l'hortensia a la même relation avec le prunier que le basilique avec la tomate, mais ils étaient omni-présents, et en fleurs !
A un moment, on a décidé d'emprunter un tout petit sentier, et au bout de quelque temps de marche, ce sentier s'arrêtait, mais Aurélien a continué, et on est tombé sur des framboisiers sauvages !! Vu le prix des framboises au Japon (7 euros pour 100 grammes...), on en a goûté :
Sommet de la colline, avec vue sur le centre de la péninsule d'Izu, et pléthore de framboisiers sauvages alentours :
Résumé de la nature de ce lieu : hortensias, pruniers et bambous :
On poursuit quelques temps notre balade...
... avant de revenir au centre du village, pour goûter un repos bien mérité (pas à cause de l'énergie dépensée pour notre balade, mais à cause de notre semaine intense de travail!) :
Dans ce mini-parc se trouvent treize tombes, celles des alliés du Minamoto-Genji assassiné qui ont voulu organiser une révolte mais qui se sont fait assassiner à leur tour :
Tombe du Minamoto-Genji ; les quelques autres touristes japonais se recueillaient devant comme s'il s'était agit d'un saint ou d'un dieu...(rien de tel par contre devant les tombes de ses alliés, ci-dessus) :
Après une courte balade dans les collines de l'autre côté du village, elles aussi parsemées de tombes, notamment celle de la mère du Minamoto-Genji assassiné et de son frère (mais les autres explications n'étant qu'en japonais, je ne sais pas s'il s'agissait d'autres personnages historiques ou d'illustres inconnus), on rentre vers le ryokan.

En chemin, on s'arrête devant un temple dont les arbres sont vraiment très impressionnants (mais mal rendus par la photo) : le Hie-jinja, sanctuaire shinto. D'ailleurs, ces arbres sont sacrés, ce que l'on peut savoir à la cordelette qui les entoure :
En effet, dans la religion shinto, des arbres (ci-dessus), des montagnes (le mont Fuji ?), des rochers, etc. peuvent être considérés comme sacrés, auquel cas on les entoure d'une cordelette pour les démarquer.

Après un bain dans l'onsen du ryokan, vraiment très agréable : bonne température, large bain, décor sympa, personne d'autre dedans, on a été manger dans un restaurant de Yakitori (brochettes de poulet) recommandé par l'hôte. Lorsque l'on est entrés, la tenancière nous a demandé si on parlait japonais ; j'ai dit que oui (pour les restos, je pense me débrouiller en japonais ; les discussions philosophiques sont par contre totalement exclues ;-) ), et pendant tout notre délicieux repas, les autres clients (tous des hommes seuls!) ne se sont pas privés de nous examiner ! On avait l'impression d'être très loin de Tokyo...

Finalement, pas de deuxième journée : il pleuvait des cordes, donc on reviendra une prochaine fois découvrir le beau littoral de la péninsule d'Izu.

On a adoré Shuzenji-Onsen : la nature, les forêts de bambous, les framboisiers sauvages, le parc de pruniers, les hortensias en fleurs, les parcs le long de la rivière, le charmant centre du village, le bel onsen, nos futons sur les tatamis de notre chambre, et le resto d'habitués à être le centre de l'attention !

jeudi 4 juin 2009

2009-06-04 Japon -> Emballage-Ecologie : 1-0

Comme tous les soirs, en rentrant du boulot, je me suis arrêtée en chemin faire les courses pour le repas du soir. Selon les soirs, je m'arrête au marchand de légumes, à Don Quichotte (pour les courses de non périssables), au combini, au supermarché bon marché, et parfois à la boulangerie ou au supermarché haut de gamme.
Au Japon, on emballe beaucoup les achats, mais j'arrive en général à dire (et à me faire comprendre) que je ne veux pas de sachets. Eh oui, on a pris de bonnes habitudes en France (je parle bien sûr du fait de ne pas utiliser sans cesse de nouveaux sacs plastiques au supermarché), ce n'est pas pour les oublier, même dans un environnement hostile !
Hélas, ce soir, je n'ai pas réussi à me faire comprendre, résultat : j'ai eu droit à la totale en terme d'emballage... En plus, pour ne rien arranger, ce soir j'étais dans un supermarché haut de gamme, donc la totale, c'est vraiment la totale !!

Autant profiter de ce ratage linguistique pour la preuve en images de mon titre : Japon -> Emballage-Ecologie : 1-0.

Acte 1: au premier abord, tout semble normal : le sac est en carton, très écolo : parfait !Acte 2: au deuxième regard, on se fait méfiant : c'est quoi ces plastiques à l'intérieur du sac en carton ??
Acte 3: c'est la cata : ils ont emballé individuellement chacun de mes articles dans des sacs plastiques !!! Soit 5 plastiques : ça fait mal à la planète...
Acte 4: quel ridicule : certains de mes articles étaient déjà initialement dans des plastiques, donc à quoi ça servait d'en rajouter une couche ? Par exemple, sur la photo ci-dessus : le melon et l'avocat sont dans des barquettes entièrement plastifiées, et pourtant la caissière les a emballés dans un sac plastique...

Acte 5: petite astuce tout de même : ils gonflent les sacs plastiques avant de les fermer, ce qui protège les fruits en cas d'impact (bulle d'air protectrice).
Autant pour un melon, je vois pas trop l'intérêt, autant lorsqu'ils me l'avaient fait une fois précédente pour des fraises, c'était pas mal : elles étaient intactes en arrivant (il faut dire que les fraises au Japon sont toutes top model : pas de bosses, rouge immaculé sur toute la surface, feuilles bien peignées, etc.!).

Les Japonais trient très bien leurs déchets : cartons, verre, bouteilles en plastique, cannettes et boîtes de conserve, combustible, non combustible, cela fait en tout 6 poubelles ou plus. Par contre, ce doit être l'un des peuples les plus consommateurs de plastique par habitant : dès que vous achetez le moindre objet, il est emballé. Même si vous êtes sorti de votre bureau pour acheter du thé en bouteille, ils vous l'emballeront si vous ne les en empêchez pas !! De même pour les bento (boîte repas) : c'est plus varié que les sandwichs, mais c'est aussi beaucoup plus plastifié. Et dans les supermarchés, on est loin du toujours plus grand à l'américaine où vous achetez votre mayo par bocal de 1kg: ici, les quantités sont beaucoup plus faibles, surtout pour tout ce qui est importé : pain de mie vendu par sachet de 4 tranches, chocolat en tablette de 50g, épices en sachet portion individuelle, etc.
L'exception à ces petits packaging, c'est le riz ! (Nous, on se fournit toujours par 5kg.) Et Don Quichotte : popcorn vendu en énooorme sachet, boîtes de thon par pack de 5, spaghetti par 1kg (mais tout de même individualisé par paquet de 100g à l'intérieur, faut pas déconner non plus ;))