samedi 3 octobre 2009

2009-09-25 Aizu-Wakamatsu

Au départ de Sendai, après 45' de Shinkansen puis 1h de train (qui n'allait vraiment pas vite), je suis débarquée à Aizu-Wakamatsu. C'est une ville d'environ 100,000 habitants, peu touristique pour les occidentaux, mais touristique pour les japonais : ce fut une place forte lors de l'époque féodale, et certains drames s'y déroulèrent lors de la guerre civile des années 1860.

Mon premier objectif : la maison du samouraï le plus haut placé sous les ordres du seigneur Aizu.
Le mur extérieur :La porte d'honneur, réservée aux personnages plus haut placés que le maître des lieux, i.e. le clan Aizu, les nobles des autres régions, et bien évidemment le shogun.
L'entrée d'honneur :
Le jardin avec petite cascade et gigantesques carpes :
Toilettes vues de l'extérieur, avec mécanisme à base de sable (cf. le petit charriot sous les toilettes elles-mêmes) pour détecter tout problème de santé des guerriers...
Vue sur les pièces de la maison, la coursive extérieure et le jardin :
Pièce où se suicidèrent les femmes de la famille du samouraï lors de la guerre civile, afin que celui-ci puisse se battre sans plus aucune attache terrestre, sans avoir besoin de se soucier de qui que ce soit d'autre...
Le moulin à eau pour le riz, avec ingénieux systèmes de roues actionnant des pilons :
De l'autre côté de la maison :
Salle des armes :
Bureau de la maison :
Voitures de l'époque :
Après ce corps principal, voici la partie moins noble (le toit n'est plus en tuile, et les tatamis ont disparu du plancher en bois):
Vers le temple de la demeure (il me semble dédié à l'apprentissage et au travail intellectuel) :

Après cette très belle maison de samouraï, direction la colline Iimori, où se suicidèrent 20 jeunes samouraïs (âgés de 20 ans environ), les Tigres Blancs, vers la fin de la guerre civile (appelée guerre du Boshin) lors de laquelle les samouraïs, seigneurs et le shogun se battirent contre les forces impériales.
C'est à l'issue de cette guerre, 1868, que le Japon s'ouvrit à nouveau à l'extérieur et se modernisa considérablement (tant au niveau matériel qu'au niveau social, car les castes - samourais, noblesse, marchands, paysans, etc- furent quasiment abolies), et que l'empereur reprit le réel contrôle du pays, perdu depuis 1650 environ.

A Aizu, les samouraïs du coin furent vaincus par les armées impériales. Voyant le château brûler depuis le haut de Iimori-yama, ils en conclurent que tout était perdu, et pour mourir noblement sans se soumettre, ils commirent le seppuku sur le champ (un peu prématuré car en fait le château ne fut pris que quelques semaines plus tard...). Cet épisode est très connu au Japon, ce qui explique le tourisme dans cette ville.
La dite-colline :
Temple sur la colline :
Ruisseau très puissant :
Sur la montée, on passe devant un temple de forme originale : espèce de pagode, l'intérieur comprend un (double) escalier tel que une fois arrivé en haut, on redescend sans jamais revenir sur ses pas - citation LP, qui mentionne les dessins de Escher. Moi, cela m'a rappelé l'escalier de Vinci à Chambord.
Désolée, j'ai essayé plusieurs fois, mais le recul était insuffisant pour prendre une photo correcte. Dommage, car le bâtiment est intéressant !
Le sommet de la colline, avec les 19 tombes (20 moins 1 qui survécut et raconta l'épisode, ce qui le médiatisa en quelque sorte - j'imagine que le même type de scène a dû se passer dans tout le Japon, mais c'est celle d'Aizu-Wakamatsu qui reste) :
Vue sur la ville :

La dernière visite de la journée fut le château Tsuruga (celui faussement aperçu en flammes par les Tigres Blancs), non d'origine car ayant effectivement été détruit en 1868. Il est intéressant par ses remparts, mais sinon, il ne vaut pas spécialement le détour.

Pas de photos par contre car j'ai perdu mon appareil photo dans le bus entre l'Iimori-yama et le Tsuruga-jo... mais je l'ai récupéré avant de repartir d'Aizu-Wakamatsu (sinon, ce post n'existerait pas), et j'aimerais encenser l'organisation japonaise :
- j'arrive à 14h40 à la gare, et j'espère pouvoir récupérer mon appareil à temps pour chopper le train de 15h05 et ne pas avoir à attendre le train suivant de 16h20
- je repère le guichet des bus, et j'explique mon problème. Après m'être rectifiée ("j'ai terminé mes photos" au lieu de "j'ai perdu mon appareil photo"), la personne au guichet comprend mon problème et me demande des précisions. Ne me souvenant pas du numéro de bus emprunté, elle me demande à quel arrêt je suis montée vers quelle heure, et à quel arrêt je suis descendue à quelle heure. Elle en déduit le numéro de bus et appelle le terminal de bus.
- 14h45 : elle demande aux employés présents au dépôt de bus de checker si un appareil photo n'a pas été retrouvé ; je lui précise que c'est un Canon, dans une pochette rouge (je sais pas dire "pochette", mais elle comprend mon "boîte")
- victoire ! ils l'ont retrouvé ! elle me fait signe de suivre un employé du guichet de bus qui va m'amener au dépôt
- passage par le terminal de bus qui se trouve à 1 minute à pied, où l'employé emprunte une clef de cadenas de vélo à une autre personne.
- il prend son vélo, moi je prends le vélo de l'autre employée du terminal, et on arrive après 2 minutes au dépôt du bus où mon appareil photo m'attend.
- j'utilise tout mon savoir du japonais pour les remercier.
- vélo dans l'autre sens pour retourner au terminal de bus et remettre le vélo à sa place. Là, je la joue un peu perso : une fois le vélo reposé, je remercie à nouveau tout le monde et pique un sprint vers la gare.
- à la gare : il est 15h, j'achète mon billet de train et Shinkansen pour Tokyo, et j'ai même le temps de m'acheter une boisson avant de monter tranquillement dans le train.

Quel bonheur l'organisation et le professionnalisme des japonais : en moins de 20 minutes, dans une ville d'un peu plus de 100,000 habitants, j'ai récupéré mon appareil photo ! Je dois dire que je n'ai jamais pensé une seule seconde que je ne le récupérerais pas (on s'habitue à cet aspect des choses au Japon !), la seule inconnue était : en combien de temps.
Je n'ai pas été déçue.


J'ai bien apprécié la visite d'Aizu-Wakamatsu, où j'ai appris sur l'esprit samouraï et sur la guerre civile de 1868.
Seuls bémols : le temps de transport et son coût... et la ville n'est pas super belle en dehors de ses lieux touristiques et de sa rue commerçante principale. Je ne sais où LP a vu qu'on pouvait tout faire à pied : vu les distances entre les centres d'intérêt et le peu d'intérêt de les parcourir à pied, je recommanderais plutôt le ticket de bus illimité pour la journée, très pratique !

2 commentaires:

Duche a dit…

Wow, que de suicide. Je sais bien qu'on ne badine pas avec l'honneur, mais quand même...
Comme d'hab, trop fou ce post

Unknown a dit…

Complètement.... On en veut encore Caro !!!