jeudi 29 octobre 2009

2009-10-08 Osaka : Minami-Osaka

Puisque le typhon s'est dérobé, direction Minami-Osaka. Je commence par Shitennoji Nanasaka, petit quartier en pente d'Osaka-sud. Un petit Montmartre ? Non, on en est loin, mais ce doit tout de même être assez sympa d'avoir sa maison dans ces rues tranquilles :
Après ce petit détour, je me dirige ensuite vers le Tenno-ji, premier temple gouvernemental du Japon (quoi que cela signifie), à la fin du 6ième siécle. Evidemment, les bâtiments ne sont plus d'origine, et comme apparemment assez fréquemment à Osaka, ils sont en béton. Le tout a une allure assez triste : peu de verdure, pas de jardin japonais, et les alentours sont assez laids. Malgré cela, on ressent tout de même l'importance du lieu par la taille de l'enceinte.
Après Tenno-ji, c'est vers le parc de Tenno-ji que je me dirige. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne jouxte pas le temple, mais en est éloigné d'environ 500 mètres, ce qui laisse imaginer la dimension passée du domaine...
Là, quelque chose attire mon regard, et cela s'avère être également un temple, le Isshin-ji, qui, lui, marie de façon très réussie l'ancien et le moderne.
Le hall principal, en très beau bois :
La pagode principale, en bois, et contenant les cendres de je-ne-me-rappelle-plus-qui :
Le torii d'entrée, résolument moderne, pas dans la demi-mesure, avec en guise de gardiens célestes des statues à la rodin :(on distingue également la spirale dorée pointant sur le sommet d'un autre hall)

Puis j'arrive au parc de Tenno-ji. De là, on aperçoit sur la gauche, à l'extrémité du quartier Shin-Sekai, un bâtiment qui comprend un grand onsen, avec des montagnes russes juste à côté :
Trois chats à l'entrée du jardin japonais Keitaku-en, dont l'immobilité et la pose m'ont induite en erreur : j'ai cru que c'étaient des statues !
Le traditionnel pont de pierre :
L'étang central :
Cascade artificielle et arrangement pierral :
Gué de pierres et pins et arbustes impeccablement taillés :
Pins artistiquement coiffés et disposés :
Point de vue qui serait enchanteur si les immeubles totalement insipides juste derrière laissaient leur place à des arbres majestueux...
Après ce jardin japonais, voici maintenant la partie occidentale, qui commence par des pierres à l'égyptienne (ou ce que j'imagine être à l'égyptienne), avec en arrière fond de beaux immeubles modernes réfléchissant les rayons du soleil (ça tombe bien, c'est le dieu principal égyptien...) :
Qui dit Egypte dit pyramide, et elle ne manque pas à l'appel, mais façon Louvre, d'ailleurs la pyramide du Louvre n'aurait-elle pas été designée par un japonais ? ou peut-être un chinois ? Disons donc que l'on est face à une pyramide égyptienne à l'asiatique :
Jets d'eau rafraichissants sous ce soleil de plomb d'octobre :
Jardin à la française (les graviers ayant tout de même été remplacés par des dalles) :
Après cette petite dose de nature, j'abandonne les racines et me jette à corps perdu dans la ville, la vraie ! Shin-Sekai (signifiant "le nouveau monde") fut le quartier à la toute pointe de la modernité au début du vingtième siècle, et après-guerre.
L'entrée me projette en une seconde dans un autre univers :
Dans ce quartier, pas de demi-mesure dans la décoration des façades et des devantures ! Myriade de lanternes japonaises, d'affiches, d'accroche-attention, de bouddha dorés, de poisson-lanternes de taille plus ou moins démesurée. Car ici, c'est le quartier des pachinkos, des restos, des karaokés, des boutiques de fringues démodées mais qui assument, des restos, des pachinkos, des restos, des pachinkos, et ainsi de suite.
Place à quelques photos qui vous donneront un petit aperçu des rues très animées et très ludiques !
La rue principale, qui débouche sur la Tsutentaku Tower, symbole du quartier et d'Osaka :
On croise aussi, coincés entre deux boui-boui, des clubs d'échecs japonais et de jeu de go :
Vision qui me fait toujours sourire : les jambes des clients qui dépassent du rideau du boui-boui, et les vitrines surchargées de réclames ou du menu, écrits à la craie :
Bien que ce quartier soit très vivant, il fait un peu dépassé : les boutiques sont vieillottes, les vêtement étaient à la mode dans les années 50, et beaucoup de magasins ont le rideau de fer baissé, signe d'activité ralentie. Le pompon pour le marché couvert : certes on est jeudi midi, mais on est dans la troisième ville du Japon, et pourtant c'est fermé et désert !
Partant de Shin-Sekai, je remonte ensuite Nippombashi Den-En Town : la ville électronique. Les magasins de hi-fi, électroménager, DC-DVD, jeux vidéos, appareils photos, écrans télévisés, ordis, téléphones, s'enchaînent à la queue-leu-leu, à peine interrompus par les inévitables McDo, Starbucks et combinis.
Sur la photo ci-dessous, Sharp, Panasonic et Fujifilm se succèdent :
Photo, prise d'une passerelle piétonne, de cette très longue avenue à perte de vue urbaine, d'abord dans un sens :
puis dans l'autre :
Après avoir remonté les 700-800 mètres de Den-En Town, je bifurque vers Kuromon Ichiba, le marché couvert central d'Osaka. Et là, pas de jeudi midi qui tienne ! Les étals se succèdent, les clients ne sont pas en reste, et une pieuvre surveille d'en haut toute cette activité :
Le carrefour central de ce marché couvert :
Je suis maintenant au coeur du dédale de rues en arcades (dont certaines ont des toits rétractables !) du centre de Minami-Osaka, où s'enchaînent cinémas, restos, cafés, boutiques en tous genres, pachinkos, magasins, restos,... :
Toutes les rues de ce quartier ne sont pas couvertes, par exemple cette perpendiculaire, et on y trouve alors hôtels, restos, bars, clubs :
Après avoir déambulé longtemps dans ce lacis piéton hyper animé et jamais lassant, je passe devant la gare de Namba, qui comme à l'accoutumée est surmontée d'un gigantesque centre commercial de luxe (en l'occurrence Takashimaya), cette fois-ci surmonté lui-même d'un grand immeuble de bureau et d'hôtel.
Devant tant de grandeur, la belle statue paraît bien infime... pour abréger son ridicule, je propose de l'ériger au sommet du Takashimaya ou du Swisshôtel.

Puis je pénètre à nouveau dans les petites rues du centre, et je tombe sur le Hosen-ji, un petit temple niché au coeur des bâtiments. On y trouve une étonnante statue bouddhique, totalement recouverte de mousse !
Et ça ne risque pas de s'arranger, car les visiteurs et passants l'aspergent rituellement d'eau ! A priori, ceux dans le commerce de l'eau lui sont particulièrement dévoués (dixit Lonely Planet).
Ruelles du centre, avec leurs restaurants japonais par dizaines :
Dans n'importe quel quartier, n'importe quelle rue, on peut toujours tomber sur des façades méritant une photo :
Par hasard, je remarque la plus petite ruelle d'Osaka (d'après ma maigre expérience), bordée d'un resto népalais, et d'affiches de spectacles traditionnels, et illuminée par de jolies lanternes japonaises :
Bien que l'on se croie dans les bas-fonds de la cité, cette ruelle débouche en réalité sur Dotombori, coeur du centre d'Osaka.
Le canal, très agréable en journée (ils pourraient tout de même prolonger l'aménagement des berges, car c'est un peu réduit pour une ville de la taille d'Osaka), mais qui se métamorphose la nuit sous les feux des néons et des pubs et l'affluence des fêtards :
Mais que vois-je sur la droite ?? Don Quichotte ! Cela m'étonnait, aussi, de n'en avoir pas encore vu à Osaka, mais l'attente valait le coup car le voilà surmonté d'une grande roue assez originale, qui n'hésite pas (comme à Shin-Sekai) à abuser des couleurs :
Je traverse le pont Ebisu-bashi - le pont central qui, si l'on traçait une croix pour marquer le centre d'Osaka, se trouverait à l'intersection des deux branches - en direction de Shinsaibashi-suji, et les bâtiments y sont plus classes, moins tape-à-l'oeil :
Quoique... si je me retourne, c'est une avalanche de couleurs sur les panneaux publicitaires géants qui feraient presque pâlir d'envie Piccadilly Circus :
Une des rues les plus animées, à deux mètres de Dotombori, avec son karaoke et sa façade surchargée, le crabe qui bouge (il doit déjà y en avoir des photos sur ce blogs, prises à Tokyo ou à Kyoto) sur une des enseignes de cette chaîne de restos, et les mille autres restos et boutiques :Je remonte ensuite l'allée piétonne en arcade Shinsaibashi jusqu'à croiser une rue surnommée "la rue Europe". Je vous laisse juger si elle mérite sa dénomination :
Je dirais qu'elle est surnommée ainsi en raison des arbres, des trottoirs surélevés et des bâtiments ne dépassant guère deux étages.

Une enseigne d'une chaîne de ramen (nouilles chinoises) attire mon attention : Michael Scofield y a mangé !
Bon, en fait, tous les restos de la chaîne arborent cette affiche, la question est donc : dans lequel a-t-il vraiment mangé ? (cela ne m'empêchera certainement pas de dormir, mais quelqu'un aurait la réponse ?)
Puis je traverse l'avenue principale d'Osaka : Mido-suji. Là, c'est le domaine des grands bâtiments publics, des banques, des grands hôtels, des marques internationales de luxe (Cartier, Rolex, Dior, Chanel,...).
Photo de la perspective, malheureusement interrompue par une voiture de police déboulant toutes sirènes hurlantes alors que j'étais bien tranquille au milieu du passage piéton l'appareil photo dégainé :
Echantillon de bâtiments sur Mido-suji : Une fois cette avenue traversée, on arrive dans America-mura ("le village américain"). C'est là qu'apparurent il y 30-40 ans les premiers magasins d'imports d'articles en provenance des US : disques, vêtements,... Aujourd'hui, on y trouve des boutiques de vêtements, restos, bars, CD, le tout décontracté à l'américaine mais tout de même parsemé de boutiques ou cafés plus huppés.
Je kiffe le lampadaire !
Sigle coca-cola (courant), drapeau américain (déjà nettement moins fréquent), et pour couronner le tout : statue de la liberté sur le toit !
Après avoir parcouru à pieds tant de kilomètres, les jambes bien fourbues, je décide de rentrer à Kita-Osaka où se trouve mon hôtel. Mais, beau temps oblige, je fais le détour jusqu'à Shin-Umeda (du toit duquel j'avais admiré la ville de nuit lors de mon premier soir à Osaka) pour prendre des clichés de jour de ce bâtiment architecturalement marquant :

Encore une fois, j'aurai vraiment apprécié la visite d'Osaka : mis à part Shitennoji Nanasaka qui ne vaut pas le détour, et le temple Tenno-ji un peu triste, (non seulement les typhons y sont cléments, mais) la ville est très plaisante : les myriades de rues en arcades, de rues piétonnes, font qu'on y côtoie finalement assez peu les véhicules, ce qui rend la promenade très agréable. Les rues commerçantes se succèdent les unes aux autres, mais toutes sont différentes, donc la lassitude ne pointe jamais du nez. Les façades de magasins et de commerces sont souvent à la recherche d'originalité, pour le plus grand plaisir du badaud la tête en l'air, lui arrachant des sourires, de l'intérêt, et parfois de la perplexité...

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