vendredi 21 janvier 2011

2011-01 Bali - Ubud

Pour les fêtes de fin d'année que nous avons passées au Japon, nous avons décidé d'organiser des vacances en Asie, histoire de découvrir un peu le continent.

Aurélien s'est chargé du choix de la destination et de l'hôtel, pendant que je me contentais d'approuver ses choix. Et quels bons choix ! Quel flair !

Je vous préviens tout de suite, ce séjour fut génial, et les photos risquent de vous filer le virus de Bali :)

Vue de France, la carte du monde est un peu trompeuse car Bali semble assez proche du Japon ; en réalité, il y a quand même 7h30 d'avion. En fait, c'est comme si de France on allait au Niger (environ). Et pour épargner les tarifs japonais rébarbatifs, on a pris un vol non direct avec correspondance à Jakarta, soit un trajet de 13h.

Après un lever à 5h du matin, une longue journée de voyage où tout s'est très bien passé, y compris l'acquisition du visa à Jakarta (le visa touristique indonésien s'achète à l'arrivée) dans des conditions un peu éloignées de l'organisation japonaise : c'était un peu à l'arrache, mais une arrache toutefois un peu organisée.
L'arrivée à Jakarta fut aussi marquée par le changement de climat : on est passé de 5° sec à 25° très humide !
Après notre correspondance, on a finit par débarquer à Denpasar, capitale de Bali, à 20h05, sous une pluie battante tropicale telle qu'on les imagine après Un Indien dans la ville.
La pluie était vraiment impressionnante, le parking de l'aéroport était inondé de 15cm !
Là encore pas de soucis : notre voiture (commandée à l'avance pour le trajet aéroport-hôtel) était bien là, et le guide nous a fait un topo sur Bali et sur les services de son agence de tourisme et nous a fourni force dépliants pour qu'on le contacte par la suite pour nos activités touristiques.

Après une heure de trajet, nous sommes arrivés à l'hôtel sous une petite pluie fine agréable. D'octobre à mars c'est la saison des pluies, et le mois de janvier est le plus arrosé, mais d'après les guides il pleut en général le soir et la nuit, laissant la journée disponibles pour toutes les activités souhaitées :)

Bali est une île de taille moyenne : très grosso modo de 100km sur 100km, en forme de champignon. Le chapeau du champignon est une ceinture de volcans, de taille croissante vers l'est, et les plaines s'en déversent vers la mer.
Denpasar se trouve près de la mer, et plutôt qu'un hôtel à la plage, ce sont les rizières qui nous attiraient. Nous avons donc choisi un hôtel situé dans les rizières, à 15 minutes en voiture de la ville d'Ubud.
Ubud se trouve à mi-chemin entre les volcans de l'est de l'île et la mer, et est considérée comme la capitale culturelle de l'île. Contrairement à Denpasar, très grande ville (l'agglomération compte 1.5 millions d'habitants, soit la moitié de la population de l'île), Ubud est une petite ville d'environ 10,000 individus, nichée entre les rizières.

Notre arrivée à l'hôtel nous a immédiatement fait oublier notre long voyage : effectivement situé au calme, au bout d'une rue tranquille, il est très beau et très romantique (de petites lumières éclairent la réception, les allées, la piscine et le bar), on a été accueillis avec un excellent cocktail, l'atmosphère était tranquille, ....

Puis on a été menés à notre villa, et on a été époustouflés : on ne s'attendait pas à cette qualité de chambre vu le prix payé ! En fait de chambre, c'est une petite villa comportant une belle salle de bain, une douche extérieure, une très grande chambre avec un immense lit, une belle terrasse, et une piscine privée ! Le truc de ouf, on s'est sentis princes...
Le lit, avec moustiquaire en guise de baldaquins : La piscine et la terrasse :
Après une excellente nuit de sommeil nous sommes réveillés au son des oiseaux qui ont leur nid dans le toit (fait d'un truc entre le chaume et le jonc ?) et des multiples autres grillons, avec la sensation d'être en pleine nature puisque, la température étant constante à 25° toute l'année, leurs habitations sont beaucoup plus aérées que les nôtres : sur la photos on peut distinguer qu'il y a bien un toit et des murs, mais le toit ne rejoint pas les murs ce qui fait que la maison c'est un peu dehors aussi :)

Etant un peu éloigné d'Ubud, l'hôtel organise des navettes chaque jour vers la ville, et après un petit déjeuner très bon mais terminant sur une mauvaise note pour Aurélien (un truc n'est pas passé ; on ne peut même pas dire qu'il ait vomis : c'était simplement pas passé ; après coup il s'est avéré que c'était le jus d'orange. Heureusement ce fut le seul épisode nuageux, et tout le reste du séjour la digestion fut impeccable), à 11h nous voilà partis à la découverte.

Le trajet est déjà toute une découverte car on passe d'un village à un autre (où on n'aimerait pas habiter car l'axe routier, bien qu'assez étroit, est très chargé, et car on sent bien non pas la pauvreté mais le manque de richesse des gens : vêtements, déchets sur les côtés, magasins, etc.), on voit de nombreuses personnes en activité (sciage de bois, préparation pour la cérémonie suivante, réparation de scooter - omniprésents - vente d'alimentation, construction de maison - à la main, ...) et de tout aussi nombreuses personnes en train de les regarder faire, on constate l'incroyable multiplicité des temples, et on est totalement désorientés car la route fait un nombre ahurissant de virages.

Première tâche à Ubud : tous les guides mentionnent le soleil impardonnable de l'équateur, donc je vais m'équiper d'un grand chapeau !
Et pour cela, direction le marché d'Ubud, consistant en pleins de stands blindés de vêtements, de statuettes en bois, de vaisselle et autres articles, le tout disposé dans et entre trois quatre bâtiments et sur deux étages :
Il faut marchander, et c'est ce que nous faisons une fois que j'ai repéré un chapeau qui me tente. Je dois dire qu'Aurélien a un peu perdu de ses talents de la Chine, qui étaient très affutés, combiné au fait que les prix ont en plus l'air d'être bien plus élevés qu'en Chine.
C'est donc pour 3 euros que j'obtiens mon ample pare-soleil / couvre-chef :
Ma mission, acceptée : repartir de Bali dans une semaine aussi blanche que j'y suis arrivée !

Puis on explore un chuya le centre d'Ubud, dont voici l'axe principal :
Contrairement à ce que la photo laisse penser, cet axe est assez chargé et donc ne nous plaît pas trop (oui, oui, on habite bien à Tokyo, la plus grande mégalopole du monde, mais les voitures y sont silencieuses et les pots d'échappement ne laissent pas échapper un truc suspectement noir, et les trottoirs y sont mieux délimités, les passages piétons existants et les voitures laissent le passage, et on n'y est pas accostés tous les 30cm par des propositions de taxi...).
Par contre, on remarque tout de suite certaines caractéristiques de Bali : l'habitat y reste très traditionnel (quasiment pas de bâtiments à étage, style architectural très balinésien), les rues sont très vertes, et les gens sourient tout le temps (ça on l'a remarqué dès notre arrivée à l'aéroport !), et même les personnes qui nous proposent leur taxi on est presque désolé de devoir refuser car ils proposent gentiment et avec le sourire.

Sur l'axe principal se trouve l'un des community hall d'Ubud :
Les community hall sont très importants à Bali : chaque quartier (ou village si le village est suffisamment petit pour n'en avoir qu'un) possède le sien où les gens peuvent se réunir, jouer, là où les décisions concernant la vie locale sont prises (organisation de la prochaine cérémonie, vote sur tel sujet, et surtout planning de la culture du riz, de l'inondation de quelles rizières et de la gestion de l'irrigation), là où les lois centrales sont expliquées aux gens, etc.
Architecturalement, c'est très simple : un toit façon Bali posé sur les piliers et haut de quelques marches (pour éviter j'imagine que le sol n'en soit sali lors des grandes pluies). Un seul "mur" au fond, souvent décoré, plus ou moins richement selon les capacités.

A côté de ce community hall se trouve l'ancien palais d'Ubud. Globalement, les palais ont l'air de ressembler aux autres habitations, à ceci près qu'ils sont plus grands, qu'il y a plus de sous-bâtiments, les portes sont plus grandes et plus ouvragées :
Structure d'une maison type : un grand rectangle, orienté montagne-mer. Le côté montagne est tourné vers les dieux, celui mer vers les mauvais esprits, et le milieu est pour les humains.
Par conséquent, le temple familial est à droite côté montagne, à côté se trouve un pavillon (pas de murs : un toit sur piliers, le sol étant relevé par rapport à la cour, comme un community hall en plus petit) qui sert aux cérémonies religieuses et non religieuses, aux fêtes.
A l'inverse, côté mer, c'est l'enclos des bêtes, le cimetierre (où les cendres des ancêtres sont conservées avant qu'ils ne soient amenés à être déménagés dans le temple familial à la suite d'une cérémonie, bien après la mort, parfois plusieurs années), et le pavillon de la cuisine.
Enfin, au centre, le domaine des humains, c'est les pavillons (avec murs) des chambres et les pavillons pour la vie commune (plutôt sans mur).

En continuant ensuite on tombe sur un temple avec son étang de lotus :
Cet endroit est l'un des deux principaux d'Ubud pour assister à des danses traditionnelles de Bali.
(L'autre étant le palais ci-dessus, qui n'ouvre ses portes qu'à cette occasion, un soir par semaine)

Le concept de porte est très important à Bali, et il y en a deux grands types : celles "pleines" (photos précédentes), et celles "inachevées", comme ci-dessous (désolée, je n'irai pas plus loin dans l'explication des symboles...) :

L'île de Bali est parcourue par une quantité fabuleuse de rivières qui descendent des volcans ; ces rivières passent dans de véritables gorges, ce qui fait que beaucoup de routes sont parallèles (ce qui n'empêche pas les nombreux tournants sur chacune), les ponts assez espacés, et certaines pentes bien au-delà des standards européens :)
Vue d'un pont d'Ubud sur la rivières en contrebas, où se lavent des autochtones (la photo est belle, mais j'ai soigneusement évité le tas de déchets juste à côté de la route) dans un environnement magnifique :

Après avoir parcouru l'axe principal et ses principaux points d'intérêt, et avoir pris un très bon repas dans un restaurant assez occidentalisé et aux prix très très éloignés de ceux de Chine (en fait plutôt des prix français de province) - excellents currys pomme-de-terre épinard, fromage blanc on the side pour moi, curry poulet citronnelle pour Aurélien -, nous nous lançons dans l'une des deux balades conseillées dans le guide que j'ai acheté au Japon (contre les avis de l'organisateur, mais qui l'a finalement dévoré autant que moi).

La balade commence dans l'une des rues centrales mais tranquilles d'Ubud :
Habitat bas, scoots partouts, verdure, et bambous de cérémonie (les trucs un peu haut en demi-ellipse ; ils seront enlevés à la fin de la semaine, après la dernière cérémonie clôturant la période. - c'est vague, mais je n'ai pas tout retenu...) que chaque famille créée et plante devant chez soi.

Particularité de la rue : les dalles en béton sur lesquelles sont gravées en profondeur des noms d'occidentaux, majoritairement des couples (Bali est l'un des lieux par excellence pour les lunes de miel ; d'ailleurs chaque guide, conducteur ou autre n'a pas manqué de nous demander si on était en honeymoon ^^).
On se demande comment ils ont tous fait cela, et la réponse viendra d'un marseillais de l'hôtel : comme cela coûte très cher de paver les rues, la communauté de ce quartier a décider de proposer aux touristes de graver leurs noms sur une dalle, pour 10 dollars. Tous les 6 mois, l'argent ainsi récolté permet de prolonger les rues, les nouvelles dalles sont gravées puis posées. Quelle excellente idée !

Exemple de porte de Bali, plus ou moins en brique et plus ou moins ouvragée selon les moyens de la famille :

Après une dizaine de minutes de marche, les maisons s'estompent, puis on passe dans une mini forêt, et soudain l'horizon s'ouvre, nous voilà dans les rizières, et on est ravis de la vue :
Ce qui est très beau c'est la cohabitation des champs de riz sur les endroits plats, avec les terrasses de riz quand on se rapproche des pentes des gorges et des rivières, avec les cocotiers surtout mais aussi d'autres essences tropicales, surtout dans les ravins, les gorges et le long des rivières, mais aussi le long des sentiers entre les champs.
Au détour d'un tournant, alors que l'on rentre sur Ubud par un autre chemin, tonnerre au loin oblige (on n'a pas envie d'être dehors si la pluie se met à tomber autant que la veille au soir), un balinésien nous demande où l'on va et nous conseille un autre chemin de retour. On s'y attendait un peu, cet autre chemin nous fait passer devant sa maison, puis devient assez impraticable. On fait demi-tour, et il nous propose alors pour 1 dollar de nous cueillir une coco (on en a déjà refusé pas mal en chemin), et Aurélien accepte. Le voilà alors qui grimpe l'arbre, impressionnant !
Il a la technique que Grégoire dans koh lanta avait utilisée, pour les connaisseurs :)

Puis il nous la ramène et la coupe :
La coco est vraiment grande, il doit bien y avoir 1.5L de jus, donc pour deux c'est largement suffisant, et on refuse la deuxième qu'il voudrait nous vendre (1 dollar n'est pas négligeable pour les gens ici, et on ressent forcément notre statut de privilégié en comparaison).

On continue notre belle balade, heureusement sous un ciel plus clément.
Les canards dans les champs sont un excellent insecticide (leurs rizières du jour sont décidées par un planning de la communauté) :

On est étonnés du fait que les rizières sont à des stades très différents d'avancement : certaines sont inondées, d'autres ont de petites pousses, d'autres encore ont des plants assez hauts. On apprendra par la suite que c'est dû à l'irrigation, qui ne peut être faite simultanément partout, et dont le planning est donc décidé par la communauté de façon coordonnée.
Aurélien qui finit la noix de coco, sous les cocotiers :
La petite route entre les rizières, avec une personne qui porte un espèce de tronc sur l'épaule et qui essaie de dépasser deux autres touristes :
Le port traditionnel des charges : sur la tête ! (sur un petit coussin)

Revenus à Ubud, on repart sur la deuxième balade.
Un bananier :
Jolies vues sur les ravins et les collines, avec leur végétation luxuriante :
On n'est pas seuls sur ce chemin, qui d'ailleurs se révèle être un endroit similaire aux bancs publiques de Brassens : de jeunes (voire très jeunes) couples s'y draguent :)
On continue sans perturber ces jeunes amoureux, les yeux rivés sur la verdure étincelante :
Après un micro village où, comme partout ailleurs les chiens sont nombreux (en liberté bien sûr) et où les échoppes vendant des peintures abondent (Ubud capitale artistique de Bali), on débouche sur de magnifiques paysages de rizières :
Une fois rentrés à Ubud, la pluie se met à tomber dru, et on cherche refuge au marché en attendant la navette de l'hôtel. On tente à nouveau de négocier, pour une robe, mais rien n'y fait : les prix ont du mal à tomber vers les prix chinois. On se demande du coup si les prix à Bali sont effectivement plus élevés à Bali qu'en Chine, où si leur marge est plus grande du fait de l'intensité touristique.

C'est heureux de notre première belle journée que nous profitons des charmes de l'hôtel : dîner dans un cadre très romantique (la salle à manger est en terrasse et est illuminée aux chandelles), lecture du livre sur Bali mis à disposition dans la chambre (d'où je tire la plupart des commentaires culturels et historiques du blog), et piscine :

Aucun commentaire: