samedi 12 juin 2010

2010-04-27 Shangri-La Alentours

Aujourd'hui, direction l'autre point d'intérêt de Shangri-La : un temple bouddhique, qui, Tibet proche oblige, est sur le modèle du Potala.

On prend le petit-déjeuner (occidental, pas tibétain : vive le pain et la confiture le matin, le yak serait quand même un peu rude...) servi à une allure d'escargot (qui contraste avec la rapidité incroyable du service à Lijiang) dans un resto du centre où le chien des proprios s'acharne sur nos lacets, nos manches, et tout ce qui est à sa portée, et ne s'en détourne que pour se fighter avec le chat des proprios qui le provoque pas mal...

Le bus #3, un peu bringuebalant, dans lesquels nous les seuls occidentaux sommes entourés d'autochtones à l'air tibétain et, pour certaines, à la coiffe rose fluo, nous amène au temple, situé à 4km de la vieille ville.

A un moment, le chauffeur nous fait signe de descendre, alors que pourtant pas de temple en vue. Bizarre. En fait, il y a un hall à proximité où l'on doit prendre les billets, puis marcher 600 mètres pour atteindre le temple situé derrière la colline. On tente de ne pas acheter les billets et de nous engager sur la route du bus, mais des gardiens nous arrêtent tout de suite : cette route, c'est pour les villageois ; les touristes doivent payer l'entrée et passer par un autre sentier. Bon, ok, on va acheter les billets.
Aaarg : encore un prix faramineux : 8.5 euros ! Dans une ville où la nuit est à 2 euros par personne, les repas festins avec boissons à 3 euros par personne ! On est scandalisés, on ressort aussi sec.
Dehors, on se dit : oui, mais que faire alors ? Chercher un autre sentier de contournement de l'autre côté ? Avec Joseph, on décide d'y retourner tous les deux et de négocier le prix. A l'intérieur, aux guichets, on constate que deux touristes chinois devant paient 5.5 euros, et non 8.5 euros. Du coup, quand c'est notre tour, on proteste : nous aussi on veut payer 5.5, pas 8.5. Les filles nous disent qu'ils ont payé le tarif étudiant. Mouais, ils avaient l'air âgés pour des étudiants...
On retourne dehors, et avec les autres on décide de payer les 5.5. S'ensuit une recherche ardue de cartes pouvant faire croire que l'on est étudiants. La récolte est maigre : Spil, Joseph, Aurélien et moi n'avons aucune carte sur nous. Vincent a bien une carte d'étudiant, et sa carte Navigo peut aussi fonctionner, et Alice a également une carte Navigo. Munis de tout cela, on retourne au guichet et on montre les cartes, expliquant que "Navigo" est le nom de l'université (heureusement elles ne voient pas que la photo sur la carte d'étudiant de Vincent est la même que celle sur le pass Navigo montré par Spil). La sincérité et la conscience d'Alice font qu'elle éclate de rire lorsque l'on montre nos "cartes d'étudiant" :)
Bon, les guichetières consentent à nous faire payer 3*5.5+3*8.5. Ah non, on continue à expliquer que l'on est tous étudiants, mais que l'on n'a pas nos cartes sur nous, et que étant étudiants, on n'a pas d'argent pour payer le prix énorme de l'entrée, c'est incroyable, ça correspond à plus de trois nuits d'hôtel, et les chinois devant nous ont payé 5.5 mais ils n'étaient pas étudiants, etc. (le tout dans un chinois magnifique par Joseph). Bon, elles ne cèdent pas, alors Joseph tente une dernière rouflaquette en demandant leur nom, le numéro de téléphone de leur chef, mais rien n'y fait, et bien obligés de nous résigner, on ressort.
Dehors, on redonne tous les cartes à Vincent (d'ailleurs l'une des filles est sortie et nous voit le faire), et on s'éloigne, cette fois pour de bon.

Non loin, un Yak trône !! Vincent veut prendre une photo, mais aussitôt un autochtone nous réprimande et nous interdit de prendre la photo : pour ce privilège, il faut payer ! Ca devient vraiment relou tout cela.

On s'engage sur une petite route qui a l'air de monter vers les collines. A un moment, un sentier part sur la droite, et monte sur les collines. Comme il y a des barbelés, mais qu'une partie est à terre, on demande à des camionneurs autour, qui confirment que l'on peut y aller : les barbelés sont là pour cantonner les vaches qui paissent.

Ca y est, c'est parti : on s'échappe vers la nature !

Attention tout de même : épines !En haut de la colline, vue sur le temple :
Personne n'a le mal des montagnes, mais la moitié d'entre nous sent que l'air n'est pas aussi dense que ce dont on a l'habitude. Rappelons que Shangri-La est à 3200 mètres d'altitude, et après notre petite montée, on doit être maintenant vers 3400 mètres.

On s'éloigne du temple, pour faire une rando dans les collines.
Non loin, deux femmes font la cueillette (on les repère à leur coiffe rose) :
Des troupeaux paissent en contrebas :
Panoramas le long de notre balade :

La deuxième grosse colline escaladée a été un peu plus sportive : il n'y avait pas de sentier, et on devait se frayer des chemins entre les pins, les buissons et autres herbes. Et, enfin arrivés au sommet, on s'est soudain retrouvé quasi nez à nez avec deux grosses vaches (elles m'ont un peu effrayée car on aurait presque dit des taureaux...).

Pause eau avant de monter notre troisième colline :
Vues du haut de la deuxième colline, bien plus haute, on doit être à 3500 maintenant, et elle nous aura bien fait transpirer !
Puis on entame notre redescente :
Encore une autre carrière (il y en a vraiment beaucoup autour de Shangri-La) :
Photos de la campagne et des fermes (la petite maison dans la prairie, version Chine !) :
On a vu beaucoup de ces séchoirs :
Les chiens des fermes nous aboient dessus, mais heureusement ils sont attachés, et la caravane passe sans encombre.

Le dernier bout de chemin nous ramenant à Shangri-La est très désagréable : il s'agit d'une route gravillonneuse empruntée sans cesse par des camions de chantier, ce qui fait que l'on est dans un nuage de fumée et poussière... Adieu l'air frais des sommets !

Puis on arrive à Shangri-La, et après avoir traversé des quartiers populaires (bas côtés jonchés de déchets, habitations à l'air pauvre,...), on rejoint la route principale de la ville, beaucoup plus moderne, contrastant avec la campagne et les quartiers pauvres.
Un grand bâtiment sur cet axe, peut-être la mairie :

Tout cela nous a ouvert l'appétit (en plus, on n'a rien mangé depuis le petit-déjeuner), alors on retourne dans le très bon resto de la veille, et l'on dîne de pizza tibétaine, soupe, trois plats de pommes de terre grillées délicieuses, et on reprend une fondue (mais cette fois au poulet à la place du porc). On était tellement affamés, que le temps que je prenne la photo, il ne reste déjà quasiment rien ;)

Après nos agapes, on sort, on reste quelques temps à regarder les danses traditionnelles sur la place principale, puis on finit dans le même café-bar que la veille, avec chauffage sous les couvertures, où chacun tente des boissons qui le tentent : cocktails variés, thés excellent, chocolat chaud, ... et on a droit à quelques fous-rires mémorables.

Shangri-La, ville très proche du Tibet et à l'atmosphère un chuya tibétaine (visages des gens, nourriture, altitude,...), est au final assez petite avec peu de choses à faire, mais je crois que l'on y a passé des bons moments, que l'on y a été dépaysés, et que la rando faite dans les collines nous a permis d'avoir un bon aperçu des paysages (vallées, végétation rase, collines, sommets enneigés au loin, troupeaux paissant sur les contreforts des collines, voire à leur sommet), qui sont tout de même censés être paradisiaques.
En effet, avant de s'appeler Shangri-La, la ville s'appelait Zhongdian. Elle a été renommée Shangri-La suite à un roman connu, pour augmenter le tourisme.
Si l'auteur avait en tête Zhongdian ou une autre vallée reste débatable, même si le musée de la ville affirme que des "preuves irréfutables" :) ont conduit à la déclaration que Zhongdian est bien la Shangri-La du roman, et au changement de nom subséquent.

Enfin, touristes du monde entier à Shangri-La, remerciez-nous, car avec l'esclandre fait à l'entrée du temple, il risque de se passer quelques temps avant qu'ils n'augmentent encore les tarifs !
Quoique... la Chine change si rapidement....

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