Manque de bol il pleut, alors sur la place à proximité des bus et des locations de vélos :
on décide finalement de prendre un bus qui passe par Baisha.C'est un bus à la chinoise : il ne part que quand il est plein (les premiers arrivés peuvent attendre un certain temps...), et on ne sait pas trop si c'est un bus public ou privé.
On est moyennement ravis par le service, car tout à coup, à un rond-point au milieu de nulle part, il nous dépose, et le chauffeur nous indique la route qui tourne à gauche, et nous dit que Baisha est au bout ! Joseph tente vaillamment de marquer notre désaccord, en disant qu'ici, non, ce n'est pas Baisha, mais il faut se résigner, le bus nous dépose là et continue sa route.
On traverse, et on suit la voie jusqu'à arriver à Baisha, environ 2km plus loin.
Le village fait effectivement typique, avec ses rues pavées un peu constellées de crottin, ses vieilles maisons à l'allure bien plus simple que celles de Lijiang.
Photos :
La rue centrale fait plus touristique, avec même quelques restos au menu en anglais, et des boutiques de châles, tapis et autres produits artisanaux. 
Joseph et Aurélien ayant été assez peu prévoyants (ou ayant surestimé leurs capacités de résistance à la pluie et au frais), il s'avère nécessaire de les équiper contre la pluie, et après marchandage, cela donne :
Avant de partir explorer la campagne et les collines environnantes, on choisit un restaurant où mange un bout (le lait de yack du matin - au goût de yaourt nature - a visiblement bien rempli les estomacs, du coup le repas du midi est assez light) : sandwich Naxi, potiron-pomme de terre, et poulet-courgettes :
On sort du village côté collines, qui avec l'humidité semblent être les narines fumantes d'un dragon... (faut dire qu'on n'est pas très loin des montagnes du dragon de jade) :
Puis on s'élève peu à peu, moitié en empruntant des chemins qui circulent entre des tombes dispersées dans les montagnes, moitié au hasard dans la forêt, au cri des exclamations d'Aurélien "venez par là, il y a clairement un chemin !". La végétation évolue au fur et à mesure : des arbres et de la verdure du début, on passe à une terre très rouge avec des pins et des petits arbustes :
Vues, prises à différents endroits de notre balade, sur la vallée, très jolie, avec la différence de couleur entre le vert de la plaine et la sécheresse des hauteurs :
Puis la végétation change encore, et nous voici maintenant dans un magnifique univers de roches tourmentées émergeant du sol et d'arbres aux formes tarabiscotées, à l'air millénaire : 
Après pas mal de temps dans ces belles collines inhabitées (où l'on se sent presque seul au monde si la vallée n'émergeait de temps à autre, et si la seule route qui circule dans ces endroits n'était visible parfois) à se chercher des voies de passage, et après avoir suivi une mini gorge, on débouche sur une petite prairie, dans laquelle circule visiblement le lit d'une rivière, aujourd'hui à sec :
On a maintenant vue sur les montagnes de l'autre côté de la vallée de Lijiang :
Sur la dernière colline avant de redescendre vers Lijiang, Joseph et Aurélien se font un défi : course jusqu'en haut ! Joseph gagne le challenge, dont voici la photo alors qu'ils sont presque arrivés (cherchez Charlie sur la photo... celle-ci, zoomée à max, est mal prise : on dirait que le terrain est presque plat, or ça monte pas mal) :
Une fois arrivés en haut, il faut redescendre de l'autre côté, mais c'est assez pentu (on dirait même à un endroit une sorte de fracture géologique), et je glisse sur quelques centimètres seulement, mais avec les roches aux formes compliquées qui émergent un peu partout, ma jambe s'y achoppe ; j'ai droit à une belle enfilade, heureusement peu profonde, et mon pantalon est perdu (c'est pas une grande perte, j'étais équipée "rando").
Alors que les deux hommes, se sentant seuls au monde, rugissent de toutes leurs forces, soudain trois autochtones allant visiblement ramasser du bois apparaissent au détour d'un chemin (en fait un lit de ruisseaux asséchés).
Signe supplémentaire que l'on se rapproche de la civilisation à nouveau, de ci de là on peut constater des déchets abandonnés.
Arrivée dans la vallée, dans un petit village au pied des collines, avec Lijiang devinable à l'arrière plan :
Anciennes terrasses ?
Vers les premières fermes :
Une fois arrivés dans le village, achat de fruits frais auprès d'un marchand plus ou moins ambulant, qui utilise des balances à l'ancienne :
Temple visiblement refait à neuf récemment, dans ce village totalement dénué de touristes pourtant ; les richesses de Lijiang et des autres coins touristiques doit permettre de développer peu à peu les autres villages (petit aspect positif du tourisme par ailleurs hélas dévastateur au niveau écologique et consommation de ressources), et femme à huche sur le dos :
Vue sur les collines et le village niché :
Vache ou boeuf un peu perdu entre des fermes et un parking, le tout dans un champ semblant faire également office de décharge municipale tellement il y a de détritus (et je ne parle même pas du lit de rivière asséchée qui circule juste à côté) :
Peu à peu, la rue devient très propre et les maisons font plus grandes et plus riches :
Petit enfant dans la cour de sa maison :
Deux occidentaux dans une allée de pins :
On emprunte ensuite une allée pavée, et les maisons sont de plus en plus décorées :
Puis soudain, on débouche sur une petite place, et tout devient très touristique :
Pour un peu on se croirait à Lijiang ou Dali ! :
Après un verre dans un bar-resto, on marche encore un peu, puis on se laisse tenter par un taxi (légions dans ce coin, décidément très touristique) pour parcourir les derniers km moins intéressants vers Lijiang.Allez, encore deux photos de Lijiang :
Petite soirée tranquille : resto chinois avec spécialités Naxi ou du Yunnan, où on s'est bien fait plaisir - la rando ça creuse ! - plat de fourmis grimpant à l'arbre (en fait des nouilles frites avec herbes), boules de riz gluant au sésame, bananes et pommes frites au chocolat, thé à la rose sublime, soupes, plats de poulet, de porc, ...Après consultation des guides touristiques plusieurs jours après, il s'avère que le village touristique dans lequel on est arrivés totalement par hasard à la fin notre randonnée partie de Baisha, s'appelle Shuhe. C'est également un village Naxi qui fut important, situé sur l'ancienne route du thé et des chevaux (qui continue ensuite vers le Tibet).
Ce fut une très belle journée, et on a tous adoré notre balade totalement improvisée et au hasard de la nature !
A posteriori on s'est rendu compte qu'à Baisha on aurait pu aller voir le fameux Docteur Ho, qui étant autrefois malade, a lu énormément de livres de médecine occidentale et chinoise et a réussi à se guérir. Il connaît les montagnes comme sa poche, y cherche des herbes médicinales, et donne ses conseils de santé à tous les visiteurs qui le souhaitent...
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