mercredi 6 mai 2009

2009-05-03 Matsumoto la Haute

D'aucuns diront qu'on est en permanence en vacances, mais en l'occurrence il s'agit de Golden Week : 3 jours fériés, ajoutés aux 2 jours du week-end = 5 jours de vacances. Pour les Japonais, qui prennent peu leurs vacances (bien qu'ils en aient pas mal), c'est la deuxième période (après le long Nouvel An) dont ils profitent pour partir et visiter un peu leur pays ou retourner dans leur famille. Du coup, a priori c'est vraiment la période à éviter pour faire du tourisme au Japon.

Mais cela ne nous a pas fait peur, et ayant trouvé de la place dans un ryokan, on a décidé d'aller trois jours à Matsumoto, ville située à environ 120 km de Takayama, dans les Alpes Japonaises, pour y randonner autant que possible.
Le train Tokyo-Matsumoto étant très cher et peu rapide, on avait pris le parti de prendre 20 minutes supplémentaires tout en divisant le tarif par 2 grâce aux cars qui parcourent le Japon, reliant les grandes villes entre elles. La semaine précédent Golden Week, nos collègues, d'un côté à Aurélien, de l'autre à moi, nous ont dit qu'on était complètement fous, qu'on allait passer notre vie dans les bouchons... Autant dire qu'on n'était pas très rassurés en montant dans le car samedi :(... et ça ne s'est pas arrangé quand, au bout de la moitié du chemin, le chauffeur s'est arrêté en disant qu'il y avait un problème dans le moteur ! Mais finalement, on aura eu de la chance : le voyage n'aura eu qu'une demi heure de retard, dû à cet arrêt pour nettoyer le moteur. Pas de bouchons !!

Arrivés à Matsumoto, nous nous faisons chercher par nos hôtes du ryokan, et profitons direct du bain à la japonaise. Les tenanciers du ryokan sont vraiment super sympas, n'hésitant pas à nous aider à trouver les bus, à nous amener à la gare, à nous conseiller des restos, etc. Après un repas dans un petit resto pour étudiants du coin (i.e. petits prix, grosses portions : l'idéal pour Aurélien !), on s'assoupit dans nos futons très confortables dans notre chambre à tatamis.

Le lendemain, direction Utsukushigahara : plateau alpin à 2000 mètres d'altitude propice à la randonnée. Après 1h40 de transport en bus (la fin, avec tous les lacets de montagne, fut rude...), on sort avec joie respirer le bon air, et après avoir acheté des boissons en rab, direction randonnée ! Le début est très plat, des boulevards, mais après une demi-heure nous empruntons un petit sentier de randonnée qui va nous faire suer sang et eau tout en nous réjouissant les yeux.
Photos en chemin, notez notamment les pics enneigés au loin :Aurélien est tout heureux : il se sent dans World of Warcraft :La fin du sentier débouche, quelques centaines de mètres de dénivelé plus bas, sur un ruisseau de montagne déjà assez large. On n'y reste pas longtemps, car des vacanciers, arrivés en voiture (la route n'est maintenant plus très loin), se font un méga barbec !! L'odeur nous chasse car en dehors de nos boissons énergisantes, nous n'avons rien à manger...Aurélien commence à regretter de n'avoir rien acheté dans les magasins du plateau, au terminus du bus. Du coup, on repart rapidement par un autre sentier qui va nous permettre de remonter par un autre sommet vers le plateau. Au bout d'un bon moment de montée, la neige commence à apparaître par paquets, notamment le long du ruisseau de montagne maintenant plus étroit :A certains endroits, nous marchons sur la neige (rappelons qu'on est en mai, et qu'à Tokyo certaines journées sont déjà à quasi 30 degrés...) ! On va d'ailleurs se perdre : après avoir traversé le ruisseau, on ne voit plus de sentier ! La neige le cache peut-être, alors on va au hasard, tout droit en montant, mais après quelques mètres, on en est à escalader, avec nos mains et nos pieds des arbres morts, des rochers : décidément, on n'est pas sur la bonne voie. Aurélien décide de partir sur la droite pour tenter de rattraper le sentier, mais rien ; on redescend donc jusqu'au dernier endroit dont on est sûr, et là on se rend compte qu'en fait il fallait retraverser le ruisseau et non continuer sur la rive droite ! Ouf, car s'il avait fallu qu'on redescende le chemin parcouru pour remonter par le sentier qui nous avait amené dans la vallée, on aurait eu du mal à être à l'heure pour le dernier bus...
On arrive sans plus de mal au sommet de 2006 mètres, toujours en faisant attention car nos baskets ne sont pas l'idéal sur les passages neigeux :Il ne nous reste plus qu'à rejoindre le plateau en face, le dénivelé est maintenant quasi-nul, et nous le faisons assez rapidement car la faim commence à se faire bien sentir :Ca y est, la récompense est là : un petit endroit, dont le vendeur présente à tous ceux qui le demandent les monts visibles de cette terrasse - il paraît (si mon japonais ne me ment pas) que par temps clair on voit le Mont Fuji -, où l'on peut prendre pour 200Y un bol de soupe miso aux champignons récoltés dans la montagne et des saucisses enroulées sur un stick :Après un coca (pour le sucre que cela contient) en dessert, on est plus serein pour rejoindre le départ et le terminus de notre parcours. Je ne l'ai pas encore mentionné, mais le terminus du bus, qui se situe à 1990 mètres, est aussi l'entrée d'un musée de sculptures en plein air (le plus haut du monde ?) très connu. Quelle idée de faire un musée ici, complètement isolé et enneigé le tiers de l'année ! Et ont-ils apporté les sculptures par camion ou par hélico ??
On a pu en voir quelques bouts de l'extérieur, par exemple sur ces deux photos :Dernières photos avant de reprendre le bus (sur la deuxième photo : blanc = neige) :Régulièrement sur la route des panneaux donnent l'altitude, donc comme le bus passe à proximité de l'endroit le plus bas où nous sommes arrivés, on peut dire que l'on a fait environ 500 mètres de dénivelé vers le bas, puis 500 mètres vers le haut.

Le soir, nous aurons droit à un repas gargantuesque servi par le ryokan, que malgré tous nos efforts de la journée je n'arriverai pas à achever...

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