mercredi 22 juillet 2009

2009-07-18/19 Plage sur la péninsule d'Izu

A l'occasion de ce week-end de trois jours en plein mois de juillet, nous avons eu la décision follement originale de nous rendre à la plage. Destination : la péninsule d'Izu, deuxième version. Si la première version, avec Shuzen-ji-onsen, était l'intérieur de la péninsule, la seconde sera sa côte, réputée pour sa beauté.

Après avoir échoué lamentablement lors d'une première tentative de réservation de chambre dans un établissement où visiblement on ne parlait pas anglais, je perdis courage puis le repris et retentais ma chance dans un second établissement. Là non plus on ne parlait pas anglais, mais tout se passa sans encombre malgré mon japonais rudimentaire (et le téléphone qui ne facilite pas les choses). C'est donc à Shimoda, à l'extrême sud de la péninsule que nous passerons nos deux nuits en ryokan.

Samedi, après une heure de shinkansen puis une heure de train local, nous arrivons à notre premier arrêt : Imaihama ('hama' veut dire plage, enfin je crois, mais sinon il y a de sacrées coïncidences car toutes les plages où nous irons se terminent par 'hama'). C'est l'une des seules plages de sable fin de la côte Est de la péninsule. Attention : sable fin ne signifie pas sable blanc !! Ici, il est plutôt noir, à cause a priori du volcanisme passé du cher Mont Fuji, à quelques dizaines de kilomètres de là.

Après la version japonaise du pique-nique - un bol de nouilles instantanées - nous voilà sur la plage, pour plusieurs heures à ne rien faire :En fait, on a tout de même fait quelques menues choses : des pendus, et se disputer sur le sens de la marée : montait-elle ou descendait-elle ? je persiste à maintenir qu'en trois heures, la variation n'a pas été de plus d'un mètre, alors qu'Aurélien affirme qu'elle montait, les arguments s'affrontant étant : "on s'est fait chasser de notre premier coin serviette par une vague"... contre "je pense que cette vague n'était pas symptomatique d'une marée montante, mais plutôt révélatrice d'une distribution non gaussienne" :0

Après 15 minutes de train pour arriver à Shimoda, nous sommes allés nous promener dans les rues et dans les alentours de la ville. Hélas pas de photo, car j'avais laissé mon appareil au ryokan. Pourtant, j'aurais aimé prendre quelques clichés des maisons de Shimoda (d'après le guide, d'autres villages du coin ont les mêmes caractéristiques) : l'extérieur présente des losanges blancs en relief sur un fond noir, donnant au tout un petit air occidental (oserai-je dire alsacien ?).
Nous nous sommes ensuite baladés dans un parc aux dix mille hortensias (mille n'est plus assez emphatique), et sommes tombés sur une magnifique vue d'une baie entourée de falaises et de rochers, avec le soleil couchant donnant de jolies teintes au tout. C'était vraiment beau.
On a aussi pu voir des panneaux "be careful of Tsunami. Here 3m" ou 2,5m selon les endroits ; c'est assez impressionnant.
Voilà donc une promenade dont nous n'aurons pas de photos ; il nous faudra nous reposer entièrement sur notre mémoire en cette époque pourtant numérique ;)

Quelques drôles de notes dans le ryokan:
- bain chaud thermal à la japonaise, mais pas de douche !! Il fallait utiliser des bassines, les remplir au robinet d'eau chaude et d'eau froide (pas de mitigeur non plus), et se la renverser sur la tête !! c'était drôle pour deux jours, mais sans doute pas très plaisant sur plus long terme. Notamment, j'ai pas mal galéré pour mon shampoing...
- les brosses à dent : quand on a ouvert le plastique des brosses à dent, pas de dentifrice. On s'est résigné à se laver les dents à l'eau, et là, après deux regards perplexes, on s'est rendus à l'évidence : on était en train de se laver les dents sans dentifrice avec du dentifrice apparaissant spontanément. Surprise : la brosse à dent synthétisait son dentifrice ! Aah la chimie...
La désormais mythique brosse à dent-dentifrice :
Après plus de 12h de sommeil réparateur dans une chambre à la japonaise avec tatamis et futons très agréable (il n'y a en général pas grand chose à faire dans les villes japonaises de province, et quasiment tous les restaurants ferment à 8h, ce qui signifie qu'à 8h10 on est rentré au ryokan, à 8h45 on sort du onsen, et à 9h on dort - car le onsen a un pouvoir magique : après lui, une seule envie, très puissante et totalement irrésistible, nous saisit : celle de dormir), on se lève pour passer une autre journée far niente, cette fois-ci sur la plage d'Ohama (litt. "grande plage"), l'une des seules plages de sable fin et blanc de la péninsule, et a priori d'après le guide et les collègues d'Aurélien l'une des plus belles des environs.
D'ailleurs, certains ne se privent de rien, et se sont offert une maison totalement isolée (rarissime au Japon) surplombant la plage :
Beaucoup de surfeurs sur la plage ; d'ailleurs le centre est réservé aux nageurs, et la droite et la gauche sont réservées aux surfeurs. Enormément d'étrangers aussi, généralement américains, ce qui tranche avec le reste de notre (court) séjour sur la péninsule, qui semblait plutôt peu pourvue de touristes occidentaux.
Vue de la plage et de la côte:
Après quelques heures à paresser, on se dirigea vers un fameux restaurant de burgers (touristes américains oblige, on a vu pas mal d'établissements de burgers/nourriture américaine, certains affichant des panneaux "big portions").
En chemin, on passe devant quelque chose d'inimaginable en France : devant un garage d'une maison, quelques cageots sur lesquels des fruits et légumes sont à venre. Jusque là, rien d'anormal. Mais... pas de vendeur : les prix de chaque item sont affichés, et le client doit mettre le prix de l'article dans le trou prévu à cet effet dans la porte de garage !!!
Après notre repas dans le fameux resto de burgers, certes bons mais de très mauvais rapport qualité/attente, attente qui a le côté positif de nous avoir évité les heures les plus chaudes sur la plage [Et puis on n'allait tout de même pas ne faire que des repas sains à base de poissons et fruits de mer (spécialités de Shimoda), il fallait insérer un peu d'occident dans notre séjour très japonais], nous sommes de retour sur la plage.
On choisit un autre coin, et là on a, comme les vaches regardent passer les trains, admiré les vagues pendant des heures. Ce fut vraiment agréable, on était presque seuls, le soleil était atténué, le temps parfait, et on ne se lasse pas de contempler les vagues se former, se défaire et parfois s'affronter...

Quelques photos ; admirez les rouleaux ; les vagues étaient assez impressionnantes, ce qui explique les surfeurs précédemment mentionnés.
Après le bain (seul Aurélien a bravé l'océan ; moi j'attendrai qu'il soit plus chaud...) :
et toujours les mêmes scènes dont on ne se lasse pas :
Une autre caractéristique du Japon est qu'il ne risque pas de manquer d'eau avant un temps certain : toutes les régions ont leurs sources thermales, les rivières abondent, et la pluie ne manque pas (sans que ce soit désagréable).
Du coup, sur la seule plage d'Ohama (qui certes est grande, mais n'excède quand même pas 500m de long), deux rivières se jettent dans l'océan, une petite et une grande. Photo de l'embouchure de la petite, à l'endroit où l'eau douce et les vagues salées s'affrontent :
Puis photo de l'embouchure de la plus grande rivière, avec la plage à gauche et la plage à droite :
Il est l'heure du retour (on serait bien restés plus longtemps, mais il fallait se plier aux horaires des bus), et en chemin on passe par un sentier très agréable qui longe la rivière ci-dessus, au milieu des plantes :
C'est l'occasion d'une photo d'un animal omniprésent : le crabe, ici au bord de l'eau - sa plage à lui :là dans la terre humide au pied des plantes :et ailleurs (mais pas en photo) : tout autour d'un ruisseau dans un village, sur les sentiers, sur la clôture d'une maison, écrasés sur la route (visiblement ils ont encore à développer des techniques modernes de déplacement), etc.

Cette journée se termina, comme la précédente, par un repas de poissons et de fruits de mer, une douche en se renversant des bassines d'eau sur la tête, un bain chaud, et une bonne nuit de sommeil dans les futons :).


Petit aparté sur Shimoda : c'est la ville où sont arrivés les américains en 1855 environ, notamment le fameux (fameux au Japon) commodore Perry, pour exiger l'ouverture du Japon, ce qui fut un grand choc après deux siècles de fermeture quasi totale. C'est donc là qu'a été signée une partie des traités d'ouverture, et que le premier consulat américain - et occidental - s'établit (dans un temple ; il n'est pas rare qu'un temple serve à autre chose qu'au recueillement).
Anecdote, de source le Lonely Planet : par voie de conséquence de cette histoire politique, c'est là que débuta et se répandit la consommation de lait au Japon, car les japonais n'en buvaient pas avant de voir les occidentaux le faire.

2 commentaires:

Duche a dit…

Mon Dieu, une brosse à dent magique ! Je suis fan, il me la faut !

Et comme dit le panneau, prenez bien garde aux Tsunamis. Ces fourbes sont fortement nonlinéaires.

Jim a dit…

Houa je pensais pas que ça faisait si longtemps que je n'étais pas venu! J'aime beaucoup la cinquième photo en partant de la fin. Je pars rattraper mon retard!