vendredi 31 octobre 2008

2008-10-11 Théâtre Nô

Tout d'abord, nouvelle d'importance: après un mois de lecture intensive, j'ai fini de lire le blog de Duchêne !! Il écrit de véritables posts (pas comme les miens qui consistent en quelques photos à peine agrémentées de bafouilles: lui est en mode journal, moi plutôt en mode BD), intéressants et tout... ça m'a donné envie visiter NY & la Californie (au plus grand bonheur d'Aurèl) un jour...

Mais continuons sur le Japon. Aujourd'hui, j'ai participé à une sortie (ça fait un peu école primaire...) organisée par l'association des français au Japon: la journée du théâtre Nô. J'avais déjà été voir (toute seule cette fois-là) un acte d'une pièce de Kabuki (autre style de théâtre traditionnel japonais), et j'avais beaucoup aimé: esthétisme des gestes et personnes, vivacité des couleurs et costumes, actions sur la scène, chant et musique particulier, harmonie des danses. J'avais pas compris grand chose à l'histoire, mais aucune importance, le tout rendait bien. Par contre en ce qui concerne le Nô, de nombreuses personnes m'avaient dit que c'était difficile à apprécier, alors quand j'ai vu cette sortie organisée: quoi de mieux pour découvrir cet art que d'avoir des explications avant et après ?
La matinée, consacrée à l'histoire et aux codes du théâtre Nô a été très enrichissante. Puis nous avons assisté à la pièce, et là, c'était vraiment horrible: dès 5 minutes après le début de la pièce, j'ai dû mener un rude, très rude combat contre mes paupières qui refusaient de rester en mode 'ouvert', ma tête qui penchait alternativement de droite et de gauche, etc. Rien à voir avec le Kabuki: au Nô, il ne se passe rien, et en plus il ne se passe rien trois fois ! En fait, rien ne se passe sur la scène, tout se passe au dehors, et cela est relaté sur la scène. Donc en fait, le Nô c'est des gens qui parlent. Jusque là, rien d'horrible. L'horreur, c'est que la même chose est racontée trois fois : d'abord pour mettre l'histoire en place, puis un infime détail change la nuit et le lendemain la même histoire est racontée à nouveau, avec juste l'infime détail ajouté, puis la même histoire ajoutée de l'infime détail est reracontée immédiatement, et une conclusion est donnée. Horrible. Surtout que quand je dis 'histoire', c'est surestimé; il faudrait peut être mentionner plutôt 'bout d'existence' (la pièce que j'ai vue racontait le ressentiment d'un mort face à la gloire de celui qui avait eu les honneurs après l'avoir tué). Vraiment soporifique. En plus les personnages sont statiques: ils ne dansent pas, ne chantent pas, ne bougent pas (sauf un peu pour rentrer sur la scène, et trois minutes de simili danse vers la fin pour justifier le qualificatif d'art).

Après étude sur un échantillon consistant en le tiers de la salle, il s'avère que la moitié des japonais dormait ! Je me demande comment le Nô ne périclite pas...des idées ?

Allez, tout de même quelques photos de la scène: d'abord la partie centrale, avec le pin:
Puis le couloir d'accès (à titre indicatif de la lenteur du Nô, il faut environ 10 minutes à un personnage pour marcher du petit rideau à plusieurs couleurs jusqu'au pin...)Je crois que ceci clos mon post le plus détaillé !

3 commentaires:

Duche a dit…

Hé hé, je suis ravi de t'avoir tenu en haleine jusqu'ici ! As-tu également fini le blog de Jim? Il y en a pour des mois !!!!

Et ma suggestion pour ta question est que la fierté de notre patrimoine culturel, à la limite de l'aveugle patriotisme, est toujours surestimée, et est à mon avis un grand frein à l'avancée d'un peuple. Exemple, quelqu'un peut-il me dire pourquoi il y a encore des gosses qui apprennent le breton, ou le corse ? Cf la chanson assez marquante de Brel : les Flamingands. C'est assez clairement ce qui a donné tant de puissance aux américains, de ne pas avoir d'histoire. Et c'est ce qui causera leur perte, d'y attacher désormais trop d'importance.
OK. Je me suis enflammé.

Caroline et Aurèl a dit…

quelle reactivite !! a peine quelques heures apres publication, tu l'as deja lu !
maintenant je vais me mettre a celui de Jim...a ce qu'il parait il represente plus de 2000 pages de culture ;) du coup dans six mois je pourrai peut etre revenir au tien pour faire un update sur tes tribulations!
merci pour ton explication a ma question ; ce qu'il est intéressant de rajouter c'est qu'autant les traditions japonaises restent ancrées (freinant sans doute certaines avancees), autant ils n'ont pas tant d'attachements a leurs vieilles pierres, ce qui est par contre parfois dommage...
alors, tu debarques quand au japon ??

Anonyme a dit…

Je ne me souviens pas avoir jamais poste sur ton blog. Une erreur maintenant corrigee! Alors deja, plusieurs choses.

2000 pages de culture : non.
2000 pages : non plus.

Pourquoi y a-t-il encore des enfants qui apprennent le breton ou le corse? Pour faire vivre la diversite culturelle. Ca ne sert a rien, mais c'est tres beau. Un peu comme la musique, la literature, le cinema, et bien d'autres choses inutiles.

Concernant les vieilles pierres du Japon. Moi j'ai trouve ca fascinant que justement ils aient su s'en detacher. Non que que les vieilles pierres n'aient aucune valeur, au contraire, personnellement j'en rafole. Mais je trouve ca bien aussi le cout du sanctuaire qu'ils demontent tous les 20 ans et dispersent dans tout le Japon. Bref, malgre les derives consumeristes de la societe japonaise (et occidentale, bien sur. Un peu d'auto-flagellation n'a jamais fait de mal), c'est somme toute une maniere assez elegante de faire la part des choses.